L’Algérie des généraux vient de commettre une première mondiale qui a suscité une moquerie d’envergure internationale sur les réseaux sociaux: l’interdiction de la vente de l’huile table aux moins de 18 ans ! Voilà une preuve irréfutable que l’Algérie est une grande puissance régionale très bien huilée même.
Il est vrai que le pays connaît une pénurie grave de l’huile de table, ce qui en fait, avec le lait en poudre, les pommes de terre et bien d’autres victuailles de première nécessité, une denrée aussi rare que l’intelligence de ses hommes au pouvoir, occasionnant en permanence des bousculades monstre dans les magasins. Mais le ministre du Commerce algérien Kamel Rezig n’aurait pas dû faire cette déclaration à la fois malheureuse et risible, samedi 8 janvier, pour justifier cette mesure inouïe : « Nous avons constaté que des mineurs sont utilisés dans la spéculation ». Il aurait été bien inspiré de remettre au goût du jour la fameuse phrase de Marie-Antoinette (« s’ils n’ont pas ce pain qu’ils mangent de la brioche ») jetée en 1789 à la figure d’une foule affamée et enragée qui marche sur Versailles. Et lancer aux Algériens en ce début de 2022: « S’ils n’ont pas d’huile de table, qu’ils consomment de l’huile lubrifiante ». Un pays riche en hydrocarbures doit au moins être capable de proposer de telles alternatives à son peuple paupérisé à fond au lieu de continuer à verser l’huile du ridicule sur le feu de l’incurie.
Huile de rien, le gouvernement algérien, tout à son incapacité d’assurer de manière normale l’approvisionnement du marché local en denrées de grande consommation, a inventé le débit ou plutôt le débile de boisson d’huile de table où seuls les plus de 18 ans peuvent faire désormais leurs emplettes. Mais encore faut-il que le précieux liquide devenu très rare soit disponible dans les rayons. Tellement précieux qu’il commence à faire saliver une bonne partie de la population qui a le plus grand mal du monde à préparer la gamelle de midi. Mais à part ces pénuries alimentaires chroniques, tout baigne !