Le PJD aura du mal à trouver un successeur à Saadeddine Al Othmani après son effondrement spectaculaire lors du triple scrutin du 8 septembre. Personne ne veut prendre la tête d’un parti qui a perdu considérablement de son poids politique et de sa popularité qui lui ont permis de gérer le pays pendant deux mandats. Un groupe de ténors du parti a jeté son dévolu sur le ministre d’État sortant Mustapha Ramid. Il lui a rendu visite chez lui pour le supplier de présenter sa candidature à la chefferie lors du prochain congrès extraordinaire du parti. Ce dernier n’a pas montré d’enthousiasme à la proposition de ses frères d’autant plus qu’il a des soucis de santé et que les 10 années passées dans le confort du pouvoir lui ont fait perdre la virulence de l’opposant qu’il fut dans une autre vie politique. Celui qui n’aspire rien d’autre qu’au repos du guerrier n’est donc pas chaud pour prendre les rênes d’un parti très amoindri politiquement, qu’il sait incapable de lui rendre son envergure de naguère. Devant la grande difficulté de trouver une âme charitable islamiste parmi les ténors pour assumer une mission casse-cou, le PJD sera certainement amené à se rabattre sur les seconds ou même les troisièmes couteaux. Le futur chef héritera d’une enseigne partisane chétive qui ne fait plus recette ni auprès de ses militants ni auprès de la population.Les islamistes légalisés sont bien partis pour être ringardisés…
