La crise sourde plombant depuis quelque temps la relation entre le Maroc et la France n’a pas empêché l’affluence des convives à la résidence de France à Rabat. Quelque 2.000 personnes ont répondu présent à l’invitation du 14 Juillet marquant la fête nationale française. Côté gouvernement, seul le ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts Mohamed a fait le déplacement. La période de tension traversée par les relations maroco-françaises, en raison notamment de la position de Paris jugée ambivalente par Rabat sur le dossier du Sahara marocain, a affecté quelque peu l’ambiance que l’ambassadeur de France à Rabat l’ambassadeur Christophe Lecourtier s’est employé à détendre d’entrée de jeu. Dans son discours de circonstance, il s’est livré avec les accents d’une sincérité pas feinte à la célébration du caractère « exceptionnel » de cette relation tout en concédant que les malentendus « sont le lot des relations les plus intimes ».
Ce qui est vrai mais tout le défi qui reste à relever est de retisser des liens politiques solides afin que « nous puissions retrouver dans les meilleurs délais les chemins d’un dialogue rénové et plus ambitieux encore que jamais ».
En attendant cette éclaircie, Christophe Lecourtier n’a pas tari d’éloges sur le Maroc, « mon pays de cœur », auquel de si nombreux liens – et tant de souvenirs ! – me rattachent depuis toujours », le Maroc « dont la capacité à se transformer pour relever les défis de ce monde nouveau, sous l’impulsion réformatrice de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, force l’admiration », un Maroc que « la pandémie, la guerre en Ukraine et la sécheresse [l’]ont éprouvé, mais [ il] a démontré sa capacité à maintenir sous contrôle ses finances publiques et confirmé sa volonté de poursuivre de grandes réformes ». Pour le diplomate français, le royaume est « un modèle dans la région, en matière de stabilité politique et sociale, de sécurité et de développement économique ».
C’est avec ce Maroc-là que « la France, qui – parfois dans le tumulte – change et se modernise, est déterminée à approfondir un partenariat qui peut relever bien des défis et apporter bien des réponses, pour nous-mêmes et pour le Maroc bien sûr, mais aussi pour le continent africain et pour le monde ».
Largement relayé par les médias nationaux, le plaidoyer de Christophe Lecourtier qui multiplie les marques de bonne volonté envers le Maroc depuis la prise de ses fonctions en décembre 2022 permettra-t-il de renouer les fils du dialogue et de la réconciliation ?