Le portrait robot du Politicard en 10 points

Ce portrait n’est bien sûr pas une généralité, mais il représente une catégorie bien identifiable dans le paysage politique national, qui cristallise le rejet d’une partie de la population, particulièrement les jeunes, envers une classe politique perçue comme arriviste, corrompue et déconnectée des réalités quotidiennes des Marocains.

Identité visuelle 

.Costume tailleur acheté à Paris

· Montre de luxe mais pas trop visible

. Véhicule haut de gamme, de préférence une grande berline allemande

· Attitude : sérieux en public, détendu entre initiés

· Signe distinctif : sourire professionnel et poignée de main énergique.

Son héritage

· Administration : paralysée

· Jeunesse : désillusionnée

· Services publics : en ruine

· Comptes en banque : bien garnis

1. Le réflexe linguistique : la langue de Bois

· Tare : L’inaction masquée par le verbiage.

· Mode opératoire : Il parle pour ne rien dire. Capable d’aligner des phrases creuses pendant 30 minutes sans produire une seule idée concrète. Le vide comme stratégie. Il utilise un jargon technocratique pour noyer le poisson et donner l’illusion de la compétence.

Face à une question simple (Pourquoi la vie est-elle si chère ? ), il pond cette phrase : « Nous activons les leviers d’une politique structurelle inclusive pour une meilleure résilience du pouvoir d’achat des concitoyens. »

2. Le fusion de l’égo : Fusion entre l’État et sa personne

· Tare : opportunisme et confusion des intérêts.

· Mode opératoire : Il est convaincu que sa carrière et la prospérité de la nation ne font qu’un. Une décision qui sert son business familial ou son camp politique est, par définition, une « bonne décision pour le pays ». Il considère l’État comme un butin de guerre ou une propriété privée. Il ne sert pas, il se sert. Entré en politique pour “servir le pays”, il en ressort souvent avec des terrains, des marchés publics, un 4×4 rutilant et plusieurs maisons secondaires. L’intérêt général ? Un slogan de campagne.

3. Le réflexe clientéliste : Le réseau d’abord, la compétence un slogan

Tare : La corruption par le copinage.

· Mode opératoire : Pour lui, un poste, un marché public ou un passe-droit est d’abord une monnaie d’échange. Il nomme son neveu, l’ami de son beau-frère ou le militant du parti, créant un réseau d’obligés qui le protège et le maintient au pouvoir pour continuer à se servir. 5. Il déteste la compétence. 

Trop risquée, trop brillante, trop exigeante. Le mérite n’est pas un critère, c’est un danger…

4. Le réflexe du double discours : public/privé

· Tare : Cynisme et mensonge institutionnalisé.

· Mode opératoire : En public, il vante les « efforts de chacun » et la « priorité donnée à l’emploi des jeunes ». En privé, lors de banquets entre « amis », il se plaint de la « fainéantise » de la jeunesse et de ses « revendications irréalistes ». Il pense que le public est trop naïf pour comprendre les « vraies » contraintes et la complexité du système.

5. Le réflexe de l’immunité : Au-dessus des lois

· Tare : Sentiment d’impunité.

· Mode opératoire : Il est convaincu que la loi n’est pas faite pour lui . Qu’il s’agisse de stationnement interdit, de conflits d’intérêts non déclarés ou de soupçons de corruption, il estime que son statut le protège contre les ennuis ou la reddition des comptes.

6. Il fait des promesses, encore et toujours, qu’il ne respecte jamais

 Tare : Il promet l’avenir, fuit le présent. 

À chaque campagne électorale , il vend l’illusion : développement, dignité, emplois. En attendant, il ne règle rien — sauf ses affaires personnelles. Il ne se rappelle au bon souvenir des électeurs qu’à l’approche des prochaines élections.

7. Le nomadisme politique

Trajectoire typique : Commencer à gauche, passer au centre, virer à droite, l’essentiel est de finir là où il y a possibilité d’aller à la soupe. Pour lui, les partis sont juste une étiquette et des boutiques interchangeables. Sa justification : « Je sers mon pays partout où on me demande de servir. »

8. La mémoire courte

Tare : Il est convaincu que le peuple oublie vite.

Et parfois, il n’a pas tort. Mais, les mémoires numériques, entretenues par les enfants d’Internet, ne pardonnent pas. Les générations changent. Les comptes se règlent aussi en stories.

9. Les planques institutionnelles comme refuge

Tare : Il adore les institutions… pour s’enrichir à leur contact

Commissions, groupes de travail, observatoires, conseils consultatifs… Autant de cachettes pour éviter les vrais débats, repousser toute responsabilité et, cerise sur le gâteau, toucher de confortables indemnités.

10. Il excelle dans les PowerPoint et les visions à 2040

Tare : Vendre un beau futur virtuel à coups de chiffres mirifiques

Le politicard adore les “Stratégies Nationales”, les “Feuilles de route à l’horizon 2035”, les “Réformes structurelles à long terme” — surtout quand elles n’engagent que ses successeurs. 

Son arme favorite : un diaporama plein de slides multicolores, de chiffres impressionnants, d’objectifs flous et de jargon technocratique. Pendant ce temps, l’hôpital public manque de personnel soignant et l’école forme de futurs chômeurs.

Sa plus grande crainte

Qu’une génération connectée et lucide ne continue de documenter ses frasques et ne finisse par exiger des comptes.

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