Lâché par les fonctionnaires, l’UNTM paie certainement les mesures impopulaires prises par le PJD au pouvoir…
Les élections professionnelles dans la fonction publique ont tourné à la déroute pour l’Union nationale marocaine du Travail (UNTM). Le bras syndicat du PJD a subi un véritable laminage essentiellement dans les secteurs à caractère social où il jouissait d’une forte implantation. C’est le cas notamment de l’Éducation nationale où la centrale islamiste n’a obtenu que 27 sièges à l’issue du scrutin du 16 juin, soit de 71 sièges de moins que lors des élections de 2015. Un effondrement spectaculaire qui a valu à l’UNTM de finir dernier, à la 6ème position du classement en tête duquel figure l’UMT avec 121 sièges, améliorant ainsi son score de 55 sièges (66 en 2015), suivie de la CDT qui a perdu sa première position acquise lors des élections précédentes en obtenant 120 sièges, soit 9 sièges de moins.
Il y a assurément des leçons politiques à tirer de ces résultats. Le grand dévissage de l’UNTM, qui avait le vent en poupe il y a 7 ans auprès des fonctionnaires, traduit clairement un lâchage des islamistes par le corps des enseignants qui leur fait payer leurs décisions impopulaires en relation entre autres avec le statut des contractuels. La même contre performance a été enregistrée par l’UNTM dans les autres ministères: 10 sièges sur 290 à pourvoir au ministère des Finances, un seul siège au ministère de la Culture et 6 sièges dans celui du Travail et de l’insertion professionnelle pourtant dirigé par le PJD.
L’effondrement du syndicat islamiste dans les élections des délégués des fonctionnaires préfigure-t-il une déroute électorale du PJD lors des législatives de septembre prochain ? Certains observateurs y voient un signe annonciateur de la fin de la domination électorale des islamistes. En plus de l’usure du pouvoir ces derniers ont été surtout victimes de leur incompétence dans la gestion des affaires du pays et des frasques morales de certains de dirigeants du parti qui ont mis à mal l’image de probité et d’éthique qu’ils ont longtemps cultivée. Al Othmani et ses amis doivent être dans leurs petites babouches.