Le ministre de la Justice Abdellatif Ouahbi a provoqué la colère de ses anciens confrères avocats en les accusant en des termes plus ou moins clairs de verser dans la fraude fiscale ! « 95% des avocats au Maroc ne déclarent que 10 000 DH par an à l’administration fiscale, qualifiant ce chiffre d’effrayant », a-t-il lancé lors d’une réunion le 2 novembre de la commission de la justice, de la législation et des droits de l’homme à la Chambre des représentants. Quel tact !
Il n’en fallait pas plus pour que le syndicat des robes noires monte au créneau en qualifiant la sortie du ministre de « provocation » et d’atteinte « à l’image de la profession » d’avocat. Le syndicat a annoncé la tenue prochaine d’un sit-in de protestation lors de la journée nationale de l’avocat.
Mais à quoi rime ce qui ressemble à une attaque frontale contre une corporation dont le ministre fait partie ? Excès de franchise, manque de tact ou expression de détestation de sa profession d’origine ? Une chose est sûre : un ministre de la Justice ne doit pas parler de ça puisqu’il est attendu sur des questions en relation avec ses attributions. La fiscalité des avocats ne le regarde pas. Les avocats n’ont pas de chance. Ils ont écopé d’Abdellatif Ouahbi. Connu pour ses écarts de langage, ce dernier va-t-il plaider coupable ?