Vahid Halilhodžić, un coach vieux jeu

Le coach des Lions joue son avenir.

Le seul sport où le coach national a véritablement excellé est le changement récurrent de joueurs au fil des matchs, qui dénote son échec à monter depuis 2019 une équipe-type compétitive et efficace.


Vahid Halilhodžić compte sur le double match barrage qualificatif pour la Coupe du monde du Qatar, prévu en mars prochain contre la RDC, pour sauver sa peau. Il est conscient qu’une défaite des coéquipiers de  Hakimi signerait son propre échec et précipiterait son limogeage. « Mon premier objectif est de qualifier mon équipe (pour le Mondial 2022) et si je n’y arrive pas, je peux partir », a-t-il expliqué lors de la conférence de presse ayant suivi l’élimination du Maroc de la CAN 2021. Et d’ajouter : « Je peux partir dès maintenant si vous voulez, je n’ai aucune pression pour partir ou non. Je suis déjà parti dans le passé. Laissez-moi continuer de faire mon maximum pour aller à la Coupe du monde.

C’est mon but ! » Un but qui ne passionne guère de nombreux supporters marocains très peu convaincus par les méthodes sujettes à caution de ce drôle de coach… La déception est telle que le cœur n’y est plus… Un dicton bien de chez nous qui dit d’une personne qui se la joue – il nous joue le n° 10 – s’applique parfaitement à Vahid Halilhodžić.  Depuis  qu’il  a été désigné  en août 2019 coach de la sélection nationale en remplacement de l’excellent Hervé Renard, le Bosnien s’en est tenu à une ligne autoritaire respirant une certaine suffisance que ne justifie nullement la prestation très moyenne de ses poulains lors de la CAN 2021 au Cameroun.

Il était tenu par une obligation de résultat surtout qu’il avait à sa disposition des moyens assez conséquents fournis par la FRMF et suffisamment de temps pour mettre sur pied une équipe qui gagne. Vahid a beau soutenir que le contrat le liant à la FRMF stipule juste la qualification aux quarts de finale de la CAN, les conditions en termes de confort – de loin les meilleures de toutes les équipes en compétition – dans lesquelles ont joué ses poulains – militent pour une meilleure sortie. Un autre dicton marocain dit : «Sois un lion et bouffe-moi». Or, Vahid est tout sauf un lion puisqu’il s’est laissé bouffer bêtement par les pharaons en jouant la défense là où il aurait dû privilégier un jeu offensif.

En fait, à y regarder de plus près, l’ex-entraîneur du FC Nantes a feinté tout le monde avec le parcours sans-faute des Lions de l’Atlas lors des 6 matchs comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde du Qatar 2022. Même la Fifa s’est laissé éblouir par son tour de magie. « Merveilleux Marocains », a écrit en novembre 2021 la fédération sur son site Internet pour saluer le carton plein du Maroc.  Mais reste à savoir dans quelle mesure le fait de jouer ces matchs à domicile n’a pas contribué grandement à ces victoires qui n’ont pas trompé les fins connaisseuses du ballon rond. Ces derniers, en effet, n’étaient pas rassurés par ce coach qui s’est amusé à changer constamment de joueurs au fil des rencontres y compris lors de la dernière CAN. Le seul sport où il a véritablement excellé et qui dénote de son incapacité à monter une bonne équipe plombée depuis le début par un défaut rédhibitoire : la faiblesse de la ligne offensive.  

Faux espoirs

Largement favoris sur le papier, les Lions de l’Atlas à la sauce Vahid ont eu du mal à afficher leur efficacité sur le terrain. Autre sport où il a marqué des points, entretenir des relations conflictuelles avec les joueurs.  Dans le cas d’espèce, il s’est fâché avec Hakim Ziyech qu’il a exclu pour indiscipline de la tanière des Lions de l’Atlas lors de la dernière CAN. Chose que le public marocain lui reproche vertement, convaincu que le très performant meneur de jeu de Chelsea avait largement sa place en équipe nationale. «La notion de groupe est quelque chose de très facile, a expliqué celui qui a été sèchement limogé par la fédération nippone de football pour justifier sa décision de ne pas faire appel à Hakim Ziyech.  

On a bien travaillé avec ce groupe pendant deux ans et je ne permettrai à personne de venir gâcher tout ça. L’équipe nationale, c’est sacré». Mais la fête que voulait ardemment célébrer le public marocain sera quand même gâchée à cause des choix d’un coach qui, au vu de la prestation de son équipe, a vendu aux supporters de faux espoirs…

La rencontre entre Ziyech, connu pour son esprit rebelle et Vahid Halilhodžić, réputé pour son inflexibilité, ne pouvait faire que des loupés, selon certains observateurs. Mais un bon coach est aussi celui qui sait être plus qu’un technicien, un leader capable par son ascendant moral de composer avec les différents caractères des joueurs pour obtenir le meilleur de chacun. Ce n’est pas le style Vahid qui persiste et signe en déclarant en conférence de presse au lendemain de l’élimination du Maroc de la CAN que Hakim Ziyech est indésirable en équipe nationale «même si son nom était Lionel Messi».

Une provocation de trop qui a fait réagir l’intéressé d’une manière radicale. Se sentant floué et frustré, Hakim Ziyech annonce le 8 février depuis Abu Dhabi sa décision de mettre fin à sa carrière internationale ; ce qui signifie qu’il ne pourra plus jamais porter le maillot national qu’il avait pourtant choisi, «un choix de cœur», alors que les Pays-Bas lui ont proposé de jouer pour leur équipe nationale. «Choisir son équipe nationale ne se fait pas avec le cerveau mais avec le cœur », avait déclaré en 2018 à la presse le natif de Dronten. Il était alors à mille lieues de savoir qu’un certain Vahid allait lui faire regretter son choix.

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