Auto-embargo algérien

Un grand bravo à l’Algérie qui vient de boucler avec brio et maestria la boucle de son  auto-encerclement  géopolitique! Le soutien « clair et constant » exprimé lundi 26 février par le chef de la diplomate français Stéphane Séjourné en déplacement à Rabat  au plan d’autonomie du Sahara marocain est venu planter un dernier clou dans le cercueil du régime algerien. Le retour de Paris à de meilleurs sentiments envers la solution politique marocaine équivaut pour Tebboune et consorts  à un enterrement de première classe par la France de Macron du  « partenariat renouvelé » scellé en grande pompe en octobre 2022  avec son ancien département du Maghreb…  
L’Algérie renvoie de plus en plus l’image d’un homme qui s’est fait construire une maison sans murs ni fenêtres. Résultat: ni porte de sortie, ni issue de secours. Bonjour l’assiègement dont le propriétaire a, circonstance aggravante,  du mal à s’extraire en raison de ses rapports exécrables avec le voisinage.  
Ainsi se présente l’Algérie de Tebboune  et de Chengriha qui a réussi l’exploit d’accentuer  au-delà du raisonnable son propre isolement régional. Jusque dans le carré de ses alliances historiques, la Russie, la France et la Chine mais aussi dans le monde arabe à cause de sa brouille avec deux puissances du Golfe, l’Arabie Saoudite et les Émirats-arabes unis, que les dirigeants algériens ont traités par-dessus la jambe. L’épisode du chef de l’Etat-major Saïd Chengriha pavanant récemment  en tenue militaire à Ryad dans l’espoir (déçu) d’être reçu par le prince Mohammed Ben Salmane en est la parfaite illustration. Sous le commandement invraisemblable de la paire Tebboune-Chengriha, la diplomatie algérienne a fait une avancée remarquable, basculant dans l’humiliation après avoir connu  une période  de fanfaronnade suivie d’un cycle de déboires retentissantes. La séquence du rejet en août 2023 de la candidature algérienne  par les  BRICS est plus qu’un revers, ce refus ramène en fait l’Algérie, qui se gargarisait d’un leadership imaginaire, à sa véritable dimension. Une farce de frappe régionale…
De tels  exploits diplomatiques sont trop rares en relations internationales pour ne pas être relevés…  

La diplomatie algérienne a fait une avancée remarquable, basculant dans l’humiliation après avoir connu une période  de fanfaronnade suivie d’un cycle de déboires retentissantes.


Après avoir brûlé ses vaisseaux avec le Maroc dont l’on connait toutes les péripéties du suicide géopolitique, l’Algérie s’offre une vive crise avec son voisin malien avec lequel il partage un peu plus de 1 300 km de frontières après que les maîtres de Bamako  découvrent la duplicité de leur supposé grand ami du nord  sur le dossier des Touaregs…  Pour desserrer un peu l’étau de son auto-embargo mortel au Sahel et au Maghreb et contrecarrer les initiatives de développement sérieuses initiées par le royaume dans la région, le régime militaire algérien aux abois ne trouve rien de mieux que lancer  à grand renfort de pipeau politico-médiatique un projet de zone franche pour les pays du Sahel et du Maghreb ( le Maroc est bien entendu exclu de cet effet d’annonce). Quand Abdelmadjid Tebboune n’a que l’illusion et l’imposture à vendre, il invite le président mauritanien, Mohamed Cheikh  El Ghazouani, qui a failli périr  dans ce qui ressemble à une tentative d’attentat, pour  la pose et la pose-photo de la première  pierre d’une zone franche à Tindouf et d’une route entre cette ville et Zouerate. Ce projet de libre échange  fait sourire,  poussant à s’interroger  sur la nature du  commerce frontalier proposé, compte tenu du statut de Tindouf. Un immense territoire désertique, belle fournaise pendant l’été, réputé de n’avoir rien produit, sur le registre du tristement concret, que les camps des terroristes du Polisario avec des techniques sophistiquées de séquestration et de répression  des populations sahraouies. En proposant un soi-disant partenariat aux pays du Sahel,  l’Algérie a de nouveau fait fonctionner son usine à chimères où elle dispose d’une expertise indéniable. La preuve par les mercenaires du Polisario qu’elle a enfantés il ya près de 50 ans en leur vendant une indépendance chimérique généreusement sponsorisée.
Noyée dans un anachronisme mortifère qui risque de lui être fatale,  figée dans une vision du monde depuis longtemps écoulée, s’employant à cacher l’incroyable incurie de ses dirigeants en brassant du vent, l’Algérie adore se bercer d’illusions, fidèle à l’anecdote ayant circulé en union soviétique sous la période de Brejnev. En 1978, un train dans lequel voyage  ce dernier était  bloqué par la neige. Mais le président de l’URSS ne tente rien pour débloquer la situation, se contentant   simplement de gigoter. Étonné, l’un de ses compagnons lui demande le pourquoi de son geste. Et Brejnev de répondre : «Faisons comme si le train avançait. »
Telle est l’Algérie de Tebboune et de ses mentors en treillis : elle gesticule et fait comme si le pays était  en marche…

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