La guerre que se livrent la Russie et les Etats-Unis par Ukraine interposée depuis plus d’un mois ressemble dans son volet verbal au célèbre jeu d’enfant « le jeu de la barbichette ». « Je te tiens par la barbichette ; Tu me tiens par la barbichette ; Le premier qui rira aura une tapette ! ». A chaque insulte proférée par l’un contre l’autre, la réplique ne tarde jamais à venir. Biden traite Poutine de « boucher » qui « ne peut pas rester au pouvoir, Moscou répond illico presto que ce n’est pas à Biden de dire si Poutine peut rester au pouvoir. Le Kremlin ayant rejeté samedi la remarque du président américain Joe Biden selon laquelle Vladimir Poutine « ne peut pas rester au pouvoir », affirmant qu’il appartenait aux Russes de choisir leur propre président. Interrogé sur le commentaire de Biden, le porte-parole du Kremlin, Dmitry Peskov, a déclaré à Reuters : « Ce n’est pas à Biden de décider. Le président de la Russie est élu par les Russes. » Un responsable de la Maison-Blanche a déclaré que M. Biden, qui s’exprimait à Varsovie, n’avait pas appelé à un « changement de régime » en Russie, mais que son propos était que « Poutine ne peut être autorisé à exercer un pouvoir sur ses voisins ou sur la région ». Nuance. M. Biden a multiplié les attaques personnelles contre M. Poutine depuis que le président russe a ordonné l’invasion de l’Ukraine le 28 février, et le Kremlin a répondu en mettant en doute les facultés mentales du dirigeant américain. Il y a un peu plus de deux semaines, Moscou a accusé Biden d’avoir proféré des « insultes personnelles » à l’égard de Poutine après l’avoir qualifié de « criminel de guerre » et de « dictateur sanguinaire », et a déclaré que ses remarques semblaient avoir été alimentées par l’irritation, la fatigue et l’oubli. Dmitri Rogozine, le chef de l’agence spatiale russe Roscosmos, a suggéré sur les médias sociaux, en se moquant de lui, que la clarification des dernières remarques de Biden provenait de l’unité médicale de la Maison-Blanche. M. Rogozine a déjà tourné en dérision ce qu’il a appelé les « sanctions d’Alzheimer » imposées à la Russie par les États-Unis en raison de la guerre en Ukraine, que Moscou appelle une opération militaire spéciale. La guerre des maux.
