L’indépendantiste catalan Carles Puigdemont passe la main. « Il se trouve que c’est mon dernier (congrès) en tant que président », a-t-il déclaré devant les militants de Junts per Catalunya (Ensemble pour la Catalogne), rassemblés à Argelès-sur-Mer, station balnéaire des Pyrénées orientales (France), voisine de la frontière avec l’Espagne. « Les organisations doivent pouvoir et savoir faire des remplacements. » Le leader séparatiste avait annoncé en mai dernier qu’il ne se représenterait pas à la tête de sa formation car celle-ci avait besoin, selon lui, «d’une présidence plus impliquée » que celle qu’il pouvait désormais offrir.
À la tête du gouvernement régional catalan lors de la tentative de sécession d’octobre 2017, Carles Puigdemont a fui peu après en Belgique, où il est installé depuis près de cinq ans, afin d’échapper aux poursuites de la justice espagnole. Le Tribunal de l’Union Européenne vient de rétablir, fin mai, son immunité d’eurodéputé, qui avait été levée par le Parlement européen, mais le leader indépendantiste attend toujours que la justice européenne se prononce sur le fond de ce dossier aux ramifications très complexes.
La Catalogne a été le théâtre en 2017 de l’une des pires crises traversées par l’Espagne depuis la fin de la dictature franquiste en 1975. Les indépendantistes avaient alors organisé un référendum d’autodétermination malgré son interdiction par la justice espagnole avant de déclarer unilatéralement l’indépendance de la région. Neuf dirigeants indépendantistes ont été condamnés en 2019 à des peines allant jusqu’à 13 ans de prison pour leur rôle dans cette tentative de sécession. Le gouvernement espagnol de gauche a décidé de les gracier l’an dernier, au nom de la « réconciliation ».