Iran : Des caméras pour repérer les femmes non voilées

Des femmes iraniennes à Téhéran, le 16 mars 2023. Majid Asgaripour/WANA/ via REUTERS.

Dans une nouvelle tentative de maîtriser le nombre croissant de femmes défiant le code vestimentaire obligatoire, les autorités iraniennes installent des caméras dans les lieux publics et les artères pour identifier et pénaliser les femmes non voilées, a annoncé la police samedi.

Après avoir été identifiées, les contrevenantes recevront des «messages textuels d’avertissement quant aux conséquences», a indiqué la police dans un communiqué. Cette mesure vise à «empêcher toute résistance à la loi sur le hijab », indique le communiqué, repris par l’agence de presse judiciaire Mizan et d’autres médias d’État, ajoutant qu’une telle résistance ternit l’image spirituelle du pays et répand l’insécurité. Un nombre croissant d’Iraniennes abandonnent leur voile depuis la mort d’une Kurde de 22 ans, détenue par la police des mœurs, en septembre dernier. Mahsa Amini avait été arrêtée pour avoir prétendument enfreint la règle du hijab. Les forces de sécurité ont violemment réprimé la révolte. Malgré cela, les femmes risquant d’être arrêtées pour avoir défié le code vestimentaire obligatoire sont encore largement aperçues non voilées dans les centres commerciaux, les restaurants, les magasins et les rues du pays. Des vidéos de femmes non voilées résistant à la police des mœurs ont inondé les médias sociaux. Dans son communiqué de samedi, la police a appelé les chefs d’entreprises à « surveiller sérieusement le respect des normes sociétales grâce à des inspections diligentes». En vertu de la charia islamique iranienne, imposée après la révolution de 1979, les femmes sont tenues de se couvrir les cheveux et de porter des vêtements longs et amples pour dissimuler leur silhouette. Les contrevenantes s’exposent à des reproches publics, à des amendes ou à l’arrestation. Décrivant le voile comme « l’un des fondements civilisationnels de la nation iranienne » et « l’un des principes pratiques de la République islamique », un communiqué du ministère de l’intérieur a déclaré le 30 mars qu’il n’y aurait pas de recul sur cette question. Il a exhorté les citoyens à se confronter aux femmes non voilées. Au cours des dernières décennies, de telles directives ont encouragé les partisans de la ligne dure à s’en prendre aux femmes. La semaine dernière, une vidéo virale a montré un homme jetant du yaourt sur deux femmes non voilées dans un magasin.

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