La Chine déclare que son amitié reste forte avec la Russie

Vladimir Poutine, et son homologue chinois, Xi Jinping, à Pékin, le 4 février 2022. ALEXEI DRUZHININ / AP/.

Alors que les sanctions économiques et financières sont prises ou renforcées chaque jour contre la Russie et son amie biélorusse par les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux y compris les pays dits « neutres » comme la Suisse, la détermination de Vladimir Poutine ne fléchit pas d’un iota. Contacté plusieurs fois par le président français Macron par téléphone, Poutine a signifié dernièrement à ce dernier qu’« il atteindra ses objectifs soit par la négociation soit pas la guerre ». Une attitude jugée « cynique » par son interlocuteur, actuel président du conseil européen et candidat à l’élection présidentielle. Il faut dire que pour le chef du Kremlin semble se moquer des pressions occidentales. Pour lui la Russie ne peut être isolée car « le monde n’est pas uniquement l’Europe et les Etats-Unis».  La Chine, deuxième puissance économique mondiale derrière les États-Unis, lui donne raison. En effet le ministre chinois des affaires étrangères, Wang Yi, a souligné lundi, alors que la guerre russo-ukrainienne entrait dans son 12e jour, que l’amitié entre Pékin et Moscou restait très forte, malgré la condamnation internationale de l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et a déclaré que la Chine était prête à contribuer à la médiation de la paix.

Pékin a marché sur une corde raide diplomatique tout au long de la crise, refusant de condamner son proche allié Moscou après avoir vanté, le mois dernier encore, un partenariat stratégique «sans limites » entre les deux pays. «L’amitié entre les deux peuples est solide comme le roc, et les perspectives de coopération future des deux parties sont très vastes », a déclaré Wang lors d’un point de presse annuel. Mais il a ajouté que la Chine était « prête à travailler avec la communauté internationale pour mener à bien la médiation nécessaire, le cas échéant ». Le chef de la politique étrangère de l’Union européenne, Josep Borrell, a déclaré, pour sa part, la semaine dernière, dans une interview au quotidien espagnol El Mundo, que la Chine devrait servir de médiateur dans les futurs pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, les puissances occidentales ne pouvant pas remplir ce rôle.

Pékin a déclaré à plusieurs reprises qu’elle jouerait un « rôle constructif en appelant à des négociations » pour résoudre la crise, mais ne s’est pas engagée auparavant à rejoindre ou à accueillir des pourparlers de paix. M. Wang a également déclaré que la Chine enverrait une aide humanitaire à l’Ukraine. Il a également décrit la relation Chine-Russie comme « la relation bilatérale la plus cruciale du monde», qui « est propice à la paix, à la stabilité et au développement du monde ». Le chef de la diplomatie chinoise a en outre indiqué que l’engagement de partenariat pris le mois dernier montrait « clairement et sans équivoque au monde » que les deux pays « s’opposent conjointement à la résurgence  de la mentalité de la guerre froide et à l’intensification des confrontations idéologiques ».

Wang a également déclaré que l’alliance informelle « ne tolérerait pas l’ingérence de tiers», dans un avertissement aux États-Unis et à leurs alliés occidentaux qui, ces derniers jours, ont fait pression sur la Chine pour qu’elle joue un rôle plus actif dans la médiation du conflit. Lors d’une visioconférence mardi avec le président français Emmanuel Macron le chancelier allemand Olaf Scholz, le président chinois Xi Jinping a réitéré la position de son pays en conseillent aux Européens d’être indépendants en matière de sécurité [des USA, NDLR]. Message on ne peut plur clair.

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