L’Union africaine (UA) a suspendu un débat sur l’opportunité de retirer l’accréditation d’Israël en tant que membre observateur de l’UA, évitant un vote qui risquait de créer une fracture sans précédent au sein du bloc de 55 membres, ont indiqué dimanche des diplomates à la presse.
« La question d’Israël a été suspendue pour le moment et à la place il y aura un comité mis en place pour étudier la question », a déclaré à l’AFP l’un des diplomates, au dernier jour du 35e sommet de l’UA à Addis-Abeba.
La relation avec Israël est un rare point de discorde pour un organisme qui valorise le consensus, avec des États membres comme l’Afrique du Sud et l’Algérie qui ont bruyamment protesté contre la décision de Moussa Faki Mahamat, président de la Commission de l’Union africaine, d’accepter l’accréditation d’Israël au sein du bloc. Le comité de six membres comprendra l’Afrique du Sud et l’Algérie, qui se sont opposées à la décision de Faki d’accréditer Israël en juillet dernier, ainsi que le Rwanda et la République démocratique du Congo, qui l’ont soutenue, selon les diplomates. Le Cameroun a également demandé à faire partie du comité, tandis que l’Afrique du Sud a demandé l’inclusion du Nigeria, ont précisé les diplomates.
Lors de l’ouverture du sommet samedi, le Premier ministre palestinien Mohammed Shtayyeh a exhorté les dirigeants africains à retirer l’accréditation d’Israël à l’UA, dénonçant un « régime d’apartheid ».
Des pays membres comme l’Afrique du Sud ont déclaré qu’ils n’avaient pas été correctement consultés au sujet de cette décision, qui, selon eux, contredit de nombreuses déclarations de l’UA – y compris de Faki lui-même – soutenant les territoires palestiniens. Soixante-douze pays, blocs régionaux et organisations sont déjà accrédités, dont la Corée du Nord, l’Union européenne et l’ONUSIDA, selon le site web de l’UA.
