Le Président du Conseil militaire de transition du Soudan affirme que l’échange de renseignements entre Tel Aviv et Khartoum a permis d’arrêter des combattants présumés dans son pays. Le général Abdel Fattah Al-Burhan, a fait des commentaires dans lesquels il a rejeté les menaces occidentales de sanctions liées aux manifestations dans le pays et a évoqué des réunions entre des responsables soudanais et israéliens qui, selon lui, étaient destinées à la coopération en matière de sécurité et non à la politique. Dans sa première interview à la télévision d’État depuis le coup d’État, M. Al-Burhan a déclaré samedi que Washington recevait des informations inexactes. Il a également salué les liens avec Israël, affirmant que le partage de renseignements entre les deux anciens adversaires a permis d’arrêter des combattants présumés au Soudan.
Les manifestants sont dans la rue depuis des mois, c’est-à-dire depuis que Al-Burhan a mené un coup d’État militaire en octobre de l’année dernière, mettant fin à un partenariat civilo-militaire qui devait conduire à des élections démocratiques, une décision largement condamnée par la communauté internationale. Les responsables américains ont déclaré qu’ils étudiaient les options possibles pour répondre au meurtre d’au moins 79 manifestants, selon un bilan établi par des médecins, et aux tentatives d’entraver le gouvernement dirigé par des civils. « Les sanctions et la menace de sanctions ne sont pas utiles », a déclaré Al-Burhan lors de l’interview, ajoutant qu’il assumait personnellement la responsabilité des enquêtes sur les décès de manifestants et que cinq ou six étaient en cours. Il a également déclaré qu’il y avait des soupçons d’implication de « groupes extérieurs», sans donner plus de détails. Le Soudan et Israël ont normalisé leurs relations en 2020 dans le cadre d’une série d’accords négociés par les États-Unis entre Israël et quatre pays arabes.
Les deux pays ont depuis établi des relations en matière de sécurité et de renseignement qui ont vu des responsables se rencontrer souvent lors de voyages inopinés ou tenus secrets. Le chef du Conseil souverain au pouvoir a déclaré que l’échange de renseignements a permis au Soudan de démanteler et d’arrêter des groupes armés présumés qui « auraient pu compromettre la sécurité du Soudan et de la région ». Israël a gardé le silence sur le coup d’État militaire d’octobre et les troubles qui ont suivi, indiquant qu’il entendait maintenir des liens normalisés avec le Soudan. Ces dernières semaines, des responsables soudanais et israéliens ont échangé des visites inopinées. Plus récemment, une délégation soudanaise chargée de la sécurité s’est rendue à Tel Aviv au milieu de la semaine dernière, à la suite d’une visite de responsables israéliens, dont des officiers du Mossad, à Khartoum en janvier. λ