Le puissant syndicat tunisien UGTT s’est attaqué samedi au programme politique et économique du président, y compris aux élections de ce mois-ci, affirmant qu’il n’acceptera plus ce qu’il qualifie de menace pour la démocratie, dans son défi le plus clair à ce jour.
L’UGTT affirme compter plus d’un million de membres et s’est montré capable de paralyser l’économie par des grèves. Il a parfois soutenu le président Kaïs Saïed après qu’il s’est emparé de la plupart des pouvoirs l’année dernière, mais en d’autres occasions, il a exprimé une opposition timide.
« Nous n’acceptons plus la voie actuelle en raison de son ambiguïté et de son caractère individuel, et des surprises désagréables qu’elle recèle pour le sort du pays et de la démocratie », a déclaré Noureddine Taboubi, leader de l’UGTT, dans un discours devant des milliers de partisans.
« Nous n’hésiterons pas à défendre les droits et les libertés quel qu’en soit le prix », a-t-il ajouté, dans sa critique la plus sévère à l’égard du président.
Saïed a fermé le parlement élu l’année dernière et a décidé de gouverner par décret avant d’écrire une nouvelle constitution qui a été adoptée cet été par un référendum avec un faible taux de participation, préparant les élections pour une nouvelle législature affaiblie le 17 décembre.