Depuis plusieurs années Taïwan a intégré des normes sismiques dans sa réglementation sur la construction, les améliorant en fonction des enseignements tirés des séismes majeurs.
Plusieurs jours après le puissant tremblement de terre de magnitude estimée entre 7,2 et 7,4 sur l’échelle de Richter, qui s’est produit mercredi 3 avril au large du comté de Hualien, sur la côte est de Taïwan, le bilan humain s’élève à treize morts, 1 133 blessés et six disparus, dont un couple de Singapouriens-Australiens, qui continuaient d’être recherchés, lundi matin, dans les impressionnants éboulements de rochers et les glissements de terrain de cette région montagneuse. Plusieurs centaines de bâtiments ainsi qu’un pont et une section de route ont également été détruits ou endommagés mais, globalement, la plupart des infrastructures ont largement résisté. Dimanche, des caisses de nourriture et de matériels de survie ont été larguées par hélicoptère au-dessus d’une école primaire, d’une église et d’autres lieux toujours inaccessibles alors que plusieurs équipes d’ingénieurs et d’engins lourds continuaient de dégager les routes et les entrées des tunnels des énormes rochers qui les obstruent. Quelques centaines de touristes restaient également bloqués dans le complexe hôtelier de grand luxe Silks Place Taroko, situé au cœur du parc national de Taroko, dont les magnifiques gorges sont l’une des destinations touristiques les plus prisées de Taïwan. Plusieurs facteurs semblent avoir concouru au bilan étonnamment faible de ce récent tremblement de terre par rapport aux autres régions du monde sinistrées.Le premier est tout simplement l’habitude de ce type de catastrophes. En raison de sa situation géologique sur la ceinture de feu du Pacifique, et parcourue par un grand nombre de lignes de fracture, Taïwan est très familière des séismes. Depuis des décennies, Taïwan a intégré des normes sismiques dans sa réglementation sur la construction, les améliorant en fonction des enseignements tirés des séismes majeurs. En 1999, un tremblement de terre a détruit plus de 51 000 bâtiments sur l’île et en a gravement endommagé autant, selon le Centre national de recherche sur l’ingénierie sismique (NCREE) de Taïwan. Depuis lors, Taïwan a mis à jour sa réglementation sur la construction afin d’adopter des innovations pour résister aux tremblements de terre, telles que des barres d’acier qui permettent à un bâtiment d’osciller plus facilement lorsque le sol bouge. Certains grands bâtiments conçus avant le tremblement de terre de 1999 comportaient déjà des éléments contre les secousses.
Le gratte-ciel Taïpei 101, dont la construction a commencé quelques mois plus tard et qui était autrefois le plus haut bâtiment du monde, est équipé d’un amortisseur, une boule d’acier de 660 tonnes suspendue à des câbles qui amortit les mouvements du bâtiment en cas de secousse. Selon le NCREE, si en 2009 environ 80 bâtiments à Taïwan étaient adaptés au risque sismique, en 2022, ce nombre s’élevait à plus de 1 000.