Jamil Manar
La guerre commerciale déclenchée par Donald Trump prend une dimension mondiale. Le président américain a confirmé la mise en place de droits de douane de 25 % sur les importations d’acier et d’aluminium aux Etats-Unis « sans exceptions ni exemptions, pour tous les pays ». Les décrets ont été signés lundi 10 février, en présence de son ministre désigné pour le Commerce, Howard Lutnick. «Nous commençons à rendre l’Amérique riche à nouveau», s’est félicité le milliardaire républicain.
Avec cette nouvelle mesure qui entre en vigueur le 12 mars, Washington revient à l’esprit des tarifs douaniers imposés durant le premier mandat de Donald Trump en 2018. Elle met fin aux accords bilatéraux négociés avec d’autres pays, sous Trump puis Biden, pour obtenir des ristournes ou des quotas. La première à réagir est l’UE par la voix de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. « «Les droits de douane injustifiés imposés à l’UE ne resteront pas sans réponse : ils donneront lieu à des contre-mesures fermes et proportionnées», a-t-elle riposté mardi 11 février, tandis que le chancelier allemand, Olaf Scholz, a déclaré pour sa part que, « si les États-Unis ne nous laissent pas d’autre choix, l’Union européenne réagira ensemble », allusion faite à l’éventualité de négociations entre l’UE et l’administration américaine.
Les tarifs imposés en 2018 avaient ouvert la voie à une série d’accords bilatéraux négociés par Trump, devenus obsolètes aujourd’hui. L’Union européenne elle-même avait négocié une suspension, près d’un an après l’arrivée au pouvoir de Biden. En échange, Bruxelles avait suspendu ses mesures de rétorsion contre les motos Harley Davidson ou le whiskey américain. La Commission pourrait s’inspirer de cette liste, mais les tarifs annoncés par Donald Trump sont toutefois plus importants que ceux de son premier mandat.
