L’ancien chef de l’État mauritanien, Ould AbdelAziz, en fonction de 2008 à 2019, jugé coupable lundi 4 décembre, a été condamné à 5 ans de prison ainsi qu’à la confiscation de ses biens et à une peine d’inéligibilité pour enrichissement illicite et blanchiment.
Après cinq jours de délibération, c’est devant une salle comble que le tribunal a condamné, ce lundi 4 décembre, l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz à cinq ans de prison ferme. Sur la dizaine de chefs d’inculpation, seulement deux ont été retenus :à savoir l’enrichissement illicite et le blanchiment d’argent.
La Cour a également demandé la confiscation des biens acquis par l’ancien chef de l’État et a prononcé la déchéance de ses droits civiques.
À la tête du pays pendant dix ans, l’ancien président, jugé depuis janvier, était accusé, entre autres, d’avoir abusé de son pouvoir pour amasser une immense fortune.
Des accusations et une peine que conteste fermement le collectif de défense de l’ancien président qui a toujours mis en avant l’article 93 qui énonce l’immunité présidentielle. Ils dénoncent, entre autres, une machination politique pour écarter l’ancien chef de l’État de la vie politique et, selon Maître Taleb Kyar, comptent faire appel.
« Le caractère politique du jugement est apparent, il vise essentiellement l’ancien président et sa famille et nous entendons naturellement faire appel et poursuivre notre combat comme nous l’avons commencé », a déclaré Maître Taleb Kyar. Les deux anciens Premiers ministres du Principal inculpé, Mohamed Salem Ould Béchir et Yahya Ould Hademine, ainsi que son ancien ministre du Pétrole Taleb Ould Abdi Vall, ont quant à eux été relaxés. Ses huit coaccusés dont son gendre, Mohamed Ould Msabou, ont écopé, quant à eux, de peines avec sursis, ainsi que de la confiscation de leurs biens et de leurs droits civiques.