« Casablanca. L’aventure du film »

A partir de diverses sources bibliographiques (françaises et anglo-saxonnes), Tito Topin prend sa plume pour écrire un livre. Un ouvrage de 260 pages édité chez LettMotif – dont la sortie en librairie en France est prévue pour le 8 juin prochain – qui non seulement remet au goût du jour « Casablanca » mais en livre certains aspects méconnus du public. Qui ne connaît pas Casablanca ? La célèbre formule « Play it again Sam » lancée au pianiste du Rick’s Café, les adieux déchirants du couple mythique Ingrid Bergman-Humphrey Bogart sur le tarmac embrumé, la musique « As Time Goes By » qui résonne encore dans toutes les mémoires…

Le célèbre graphiste, écrivain, illustrateur et scénariste français, né à Casablanca qui compte à son actif près de trente romans de série noire, livre ici un travail d’exégèse très complet qui revient sur toutes les facettes du chef d’œuvre de Michael Curtiz, devenu un exemple du grand classique hollywoodien. Après un retour relativement complet sur la genèse du film (écriture et réécriture du scénario, supervision de la production, choix des acteurs, du réalisateur et de certains membres de l’équipe technique), l’histoire du film est relatée à travers la personnalité de ses interprètes. « Ce choix est à la fois inhabituel et logique, le règne du cinéma hollywoodien étant avant tout celui du star-system. Des têtes d’affiche (Ingrid Bergman, Humphrey Bogart, Peter Lorre, Paul Heinreid, Claude Rains, Conrad Veidt, Sydney Greenstreet) aux seconds couteaux, Topin s’amuse à démontrer son goût pour l’exhaustivité. Les acteurs complémentaires comme les figurants trouvent couramment leur place au fil des pages. Si certains noms ne bénéficient que de quelques lignes, l’auteur offre des retours intéressants qui ont le mérite de réhabiliter certaines figures méconnues de l’époque.  Ainsi du Français Louis Mercier, de l’Autrichien Helmut Dantine, du Russe Leonid Kinskey, ou de l’Américain Dooley Wilson dans le rôle mineur mais pourtant inoubliable de Sam. » Cette profusion de patronymes fait écho à la distribution large et colorée du film et nous rappelle que l’une de ses grandes qualités réside dans sa narration orchestrale. Car si Casablanca continue de séduire le public, c’est peut-être grâce à son constant débordement, tissant dans un cadre restreint un large réseau de passages et d’existences.

Le caractère antinazi du film se traduit plus encore dans cette longue liste, dans ces personnages réels qui, pour certains, avaient fui les régimes de Franco, Salazar, Mussolini, Hitler ou Staline en quête de liberté. Une vraie galaxie universaliste d’émigrés à l’assaut des dictatures nationalistes qui, pour faire le film, a bravé les règles de neutralité voulue par le président Roosevelt. Stars ou inconnus, Casablanca, l’aventure du film leur rend hommage et retrace la grande aventure de leurs parcours. Mais ce n’est pas tout, Casablanca a encore à nous dire sur son histoire et sur l’Histoire. Dans ce livre, Tito Topin nous raconte également les dessous historiques et les hasards qui ont fait du film un succès mondial : qui aurait pu prévoir que le nom de Casablanca serait à la une des journaux parce qu’une armada américaine débarquerait dans cette ville en novembre 1942, quelques jours avant la projection du film à Los Angeles ?

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