Ce samedi 28 octobre, un peu avant minuit, les habitants de Es-Smara ont été effrayés par le bruit de quatre énormes déflagrations. Au début, tout le monde a pensé à l’explosion de bonbonnes de gaz avant que les choses se précisent. Il s’agit de tirs de projectiles qui ont touché trois endroits distincts : Les quartiers Hay Salam et la ZAP ainsi que le quartier industriel. Bilan : un mort et trois blessés dont deux dans un état grave. La victime est un jeune marocain vivant en France qui se trouvait en vacances chez sa tante dans cette ville du Sahara marocain. Parmi les blessés, un policier qui n’était pas en service au moment des faits. Aussitôt après ces explosions, « le procureur général du roi près la cour d’appel de Laâyoune a confié à l’équipe d’enquête la réalisation des expertises techniques et balistiques nécessaires afin d’identifier l’origine et la nature des projectiles », a expliqué un communiqué cité par la MAP. Le ministère public « veillera à établir les effets juridiques qui s’imposent à la lumière des résultats de l’enquête », ajoute la même source.
Des images ayant circulé le lendemain sur les réseaux sociaux montrent un pan effondré de la toiture d’une habitation vide et deux impacts au sol. D’autres images montrent des débris métalliques et des trous dans les murs. Pas de doute, il s’agit bien d’une attaque militaire contre des bâtiments civils ne pouvant être que le fait du Polisario. Le mouvement séparatiste à la solde de l’Algérie ne tardera pas à revendiquer ces frappes dans un communiqué, confirmant ainsi son caractère terroriste. Dans ce communiqué daté du dimanche 29 octobre et de la localité de Bir Lahlou, se vante d’avoir attaqué des positions appartenant aux «forces d’occupation» dans les localités de Mahbes, Farcia et la ville de Es-Smara. C’est la première fois que les mercenaires de Tindouf tirent des missiles sur une ville marocaine en visant des civils. Lors d’une conférence de presse donnée lundi 30 octobre au siège de l’ONU à New York, à l’issue de l’adoption par le Conseil de sécurité de la résolution 2703 sur le Sahara, l’ambassadeur marocain auprès de l’ONU Omar Hilale a qualifié d’acte terroriste les tirs de projectiles sur des habitations à Es-Smara. Pour le diplomate, il s’agit d’un «acte de guerre» qui «ne restera pas impuni».
Faut-il négocier avec des terroristes ?
Les tirs de projectiles sur Es-Smara s’apparentent à un baroud d’honneur du Front Polisario qui a perdu la bataille diplomatique menée en son nom par son géniteur algérien. Le timing plaide pour cette thèse puisque le forfait perpétré est intervenu à la veille de l’adoption lundi 30 octobre de la résolution 2703 sur le Sahara marocain par le Conseil de sécurité de l’ONU par 13 voix contre deux abstentions (Russie et Mozambique). L’Algesario savait que ce texte, présenté par les États-Unis, et qui a prorogé le mandat de la Minurso d’une année, allait enterrer définitivement leur revendication irréaliste et impraticable de référendum d’autodétermination et plébisciter le plan d’autonomie proposé en 2007 par le Maroc comme unique solution à ce conflit créé par l’Algérie. D’où cette attaque désespérée d’un ramassis de desperados qui ne peuvent plus vendre la chimère de l’indépendance aux populations sahraouies séquestrées depuis plusieurs décennies dans des conditions catastrophiques dans les camps de Tindouf algériens. Fin de l’imposture. La vérité a éclaté au grand jour. Fait nouveau, la France , par la voix de son ambassadeur Nicolas de Rivière, a exprimé cette fois-ci son soutien de manière explicite à « une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable conformément aux résolutions du Conseil de sécurité » tout en affirmant « qu’il est temps désormais d’avancer sur la voie tracée par « le plan d’autonomie marocain » auquel la France apporte un « soutien historique, clair et constant ». L’Algérie a été de nouveau tenue pour une partie prenante importante du litige puisqu’elle a été invitée, au même titre que le Maroc, la Mauritanie et le Polisario, à reprendre le format des tables rondes, instituées par le prédécesseur de Staffan de Mistura qu’elle avait rejetée en alléguant ne pas être concernée par le dossier du Sahara. Voire… En tirant des missiles sur Es-Smara, le Polisario a rompu non seulement le cessez-le-feu instauré en 1991 entre les deux belligérants mais s’est rendu également coupable d’une action terroriste. Les engins des mercenaires ayant visé des bâtiments civils et des populations et non des objectifs militaires. Avec cet acte lâche, le Polisario a perdu son statut d’interlocuteur crédible qui n’a pas sa place dans les futures tables rondes. On ne négocie pas avec des mercenaires doublés de terroristes.