Plan d’autonomie, Washington prend les choses en main

L’histoire semble s’accélérer pour le dossier du Sahara marocain. En l’espace de quelques jours, une feuille de route, parrainée par les États-Unis, a été définie en vue de la mise en œuvre du plan d’autonomie marocain dont Washington a renouvelé le soutien dans le sillage de la reconnaissance de la marocanité du Sahara en décembre 2020 par Donald Trump. Recevant son homologue marocain Nasser Bourita le 5 avril 2025, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé dans un communiqué officiel que « les États-Unis reconnaissent la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental et soutiennent la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc comme seule base d’une solution juste et durable au différend. » Dans le même document, le Département d’État souligne que « les États-Unis continuent de croire qu’une véritable autonomie sous souveraineté marocaine est la seule solution réalisable, » et que le Secrétaire d’État « a réaffirmé l’appel du président Trump aux parties pour qu’elles engagent des discussions sans délai, en utilisant la proposition d’autonomie du Maroc comme seul cadre pour négocier une solution mutuellement acceptable. » C’est clair, net et précis. L’offensive diplomatique américaine s’inscrit dans un cadre redynamisé avec une réorientation exclusive de la mission de l’envoyé personnel du secrétaire Staffan de Mistura vers la mise en œuvre de la solution politique. Ce qui passe évidemment par l’adhésion de toutes les parties au conflit, essentiellement l’Algérie, le géniteur du Polisario, qui joue depuis toujours les obstructeurs du processus du règlement du différend régional qu’elle a elle-même fabriqué. Il fallait agir de manière ferme pour mettre fin au statu quo où il s’est enlisé malgré la succession de plusieurs envoyés personnels du secrétaire general  de l’ONU qui, il faut le reconnaître, ont manqué d’engagement pour faire avancer le dossier. Un paradoxe surtout que le plan d’autonomie généreusement proposé par le Maroc en 2007 bénéficie d’un large consensus international renforcé par la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara, suivie de celle  l’Espagne et de la France. Du côté de Rabat, l’optimisme est de rigueur avec le sentiment que l’issue voulue par le Maroc à ce conflit factice n’a jamais été aussi proche. Un état d’esprit que traduit clairement la déclaration à la presse du représentant permanent aux Nations-Unies Omar Hilale: « Nous espérons célébrer la fin heureuse de ce conflit, une fois pour toutes, à l’occasion du 50ème anniversaire de la Marche Verte », célébrée chaque 6 novembre. Sauf manœuvres algériennes de dernière minute pour bloquer l’arrivée, le cas échéant, à un accord définitif, tout devrait fonctionner selon le nouveau calendrier américain.

L’offensive diplomatique américaine s’inscrit dans un cadre redynamisé avec une réorientation exclusive de la mission de l’envoyé personnel du secrétaire Staffan de Mistura vers la mise en œuvre de la solution politique. 

La tournure prise par la première cause nationale, sous l’impulsion américaine, n’est évidemment pas du goût de la junte militaire algérienne qui a n’a jamais été aussi isolée, déboussolée et aux abois. La réaffirmation du soutien US au plan d’autonomie a conduit d’ailleurs le ministère algérien des Affaires étrangères à se fendre d’un communiqué de désapprobation où elle a rappelé son verbiage habituel stérile sur « le droit d’autodétermination » du « peuple sahraoui » et la nécessité d’en finir avec la « décolonisation » conformément à l’esprit de « la Charte des Nations-Unies ». Le temps est aussi venu pour que ce pseudo-argument, mensonger et fallacieux, soit battu en brèche. Comment ? en faisant sortir le dossier du Sahara de la quatrième commission chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation, où il n’a rien à faire, compte tenu de l’évolution positive qu’il a connue et de l’éclatement de la vérité sur cette escroquerie monumentale.

Non, le Sahara n’est pas « la dernière colonie d’Afrique » comme le soutiennent les séparatistes et leur sponsor algérien lors des réunions de cette instance onusienne. « Le peuple » auquel fait référence le blabla algérien est l’otage d’une bande de mercenaires, baptisée Polisario, qui s’est recyclée depuis plusieurs années dans le terrorisme dans la région sahelo-saharienne après avoir été engendrée par les services algériens dans les années 70 pour nuire aux intérêts du Royaume. D’ailleurs, l’administration Trump, qui n’est pas née de la dernière pluie, envisage, via un le républicain Joe Wilson, la possibilité d’inscrire les pantins dangereux d’Alger entraînés et armés par l’Iran sur la liste noire des groupes terroristes. Sortir l’affaire du Sahara marocain de la quatrième commission et déclarer le Polisario organisation terroriste n’est que justice. Dans ce contexte, la présence de Minurso (Mission des Nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental), créée en avril 1991, est devenue caduque, faisant figure comme en témoigne son appellation de vestige d’un passé révolu. Le mandat de cette structure ne devrait objectivement plus être reconduit par le Conseil de sécurité, du moins sa forme initiale et céder la place à une  mission humanitaire chargée de recenser et documenter les violations récurrentes des droits humains dans les camps de Tindouf où sont séquestrés depuis plusieurs décennies des milliers de sahraouis. Ces derniers rêvent de réintégrer le Maroc mais ils sont pris au piège par la soldatesque algérienne qui les maintient en détention dans des conditions dramatiques en leur faisant miroiter la chimère de l’indépendance.

Par Abdellah Chankou

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