Outre l’élan extraordinaire de solidarité nationale et internationale avec les sinistrés, le séisme qui a durement frappé les villages Haut-Atlas occidental a révélé au grand jour un autre motif de la fierté nationale : Les FAR. Dans cette situation d’urgence humanitaire, l’armée avec ses différentes divisions ( terre et air) a été, aux côtés d’autres acteurs comme le ministère de l’Intérieur , la gendarmerie, la protection civile et les ONG, d’un soutien considérable aux populations touchées. Rapidité du déploiement de contingents militaires sur le terrain, participation efficace aux secours et acheminement des aides jusqu’aux zones enclavées. Et last but not least, la mise en place d’hôpitaux de campagne médico-chirurgical, -à l’image de ceux déployés chaque hiver dans les régions en proie aux intempéries- pour soigner les blessés.
On a pu ainsi voir dans une vidéo un responsable militaire faire la tournée des villages affectés par le séisme pour s’enquérir de la situation des rescapés et s’assurer qu’ils ne manquaient de rien tout en les exhortant à ne pas hésiter à lui faire parvenir leurs besoins. Acteur majeur qui assure et visage engageant qui rassure, les FAR ont montré en cette douloureuse circonstance, avec un sens élevé de la responsabilité, qu’elles sont réellement porteuses des intérêts de la nation dans l’accomplissement de leurs missions. L’institution militaire nationale a développé au fil des années un savoir-faire marocain en matière des situations d’urgence humanitaire. Dans ce domaine de forte exigence, les FAR sont une machine réactive et bien rodée, rayonnant au-delà du pays, qui a fait ses preuves sur de nombreux théâtres de conflits internationaux.
Renforcés par des contingents de jeunes appelés depuis la réinstauration en 2018 du service militaire obligatoire, les FAR sont connues pour être une armée de paix fondée historiquement sur une tradition solide de coopération militaire et une expérience internationale au long cours. Ce n’est pas une armée d’opérette comme il en existe dans certains pays de la région dont les dirigeants se couvrent de ridicule en faisant le fanfaron. Armée de métier professionnalisée et mobilisée pour défendre l’intégrité territoriale du Royaume face aux menaces qui guettent notamment sur les frontières Sud et Est, les FAR disposent d’une expertise remarquable accumulée au fil de leurs participations aux opérations de maintien de paix dans les zones de conflit.
Acteur majeur qui assure et visage engageant qui rassure, les FAR ont montré en cette douloureuse circonstance, avec un sens élevé de la responsabilité, qu’elles sont réellement porteuses des intérêts de la nation dans l’accomplissement de leurs missions.
La contribution du Maroc dans ce domaine n’est pas récente. Depuis son adhésion à l’ONU en 1956, Rabat a toujours répondu présent pour contribuer à la stabilité des territoires en guerre en répondant de manière favorable « aux appels de la communauté internationale pour soutenir les efforts de paix ». Depuis plus 50 ans, 11 hôpitaux chirurgicaux de campagne ont été déployés par les contingents marocains dans des territoires en proie à la guerre. Ces structures de soins, dotés de nombreuses spécialités, ont réalisé plus de 500.000 interventions médicales en faveur des civils blessés alors que plus de 63 000 Casques bleus marocains se sont engagés dans les opérations onusiennes. Les premiers contingents des FAR ont été déployés en juillet 1960 au Congo dans le cadre de l’Organisation des Nations unies au Congo (ONUC), chargés de réunifier le pays après la tentative de sécession de la province du Katanga. En 1989, le Maroc répond encore présent et dépêche en Angola 15 soldats et 11 policiers pour coordonner les actions sur le terrain de la Mission de vérification des Nations unies (UNAVEM I). Entre 1992 et 1994, les FAR engagent 1 430 soldats, policiers et observateurs au sein de l’Opération des Nations Unies en Somalie (ONUSOM I). Mission : veiller au respect du cessez-le-feu, sécuriser les parcours d’acheminement de l’aide et protéger le personnel de l’ONU.
Le Maroc était également impliqué dans la deuxième opération en Somalie (ONUSOM II) en 1994. En Afrique de l’Ouest, le commandement des FAR a dépêché 734 militaires en 2004 en Côte d’Ivoire, lors de la crise postélectorale dans le cadre de l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). En République démocratique du Congo (RDC), dès 1999, le Royaume participe à la mission des Nations Unies au Congo (MONUC), avec 750 soldats, 4 officiers d’état-major et 4 policiers chargés de veiller principalement au respect du cessez-le-feu entre les belligérants. Parallèlement à cette mission, le contingent marocain a installé sur place un hôpital de campagne géré par 51 médecins militaires. Qui dit mieux ? En fait, très peu de pays dans la région, voire dans le monde peuvent se prévaloir d’un palmarès aussi riche en matière des opérations de maintien de paix et de soins apportées aux populations meurtries par la guerre.