A quoi joue le gouvernement de l’Unité nationale libyen dont le mandat expire prochainement ? Une correspondance adressée par le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale Taher Salem Al Baour à son homologue marocain Nasser Bourita soulève bien des interrogations. Dans cette lettre, le responsable libyen exprime « son étonnement » que le Maroc ait abrité un nouveau cycle de dialogue inter-libyen mercredi 18 décembre 2024 a Bouznika « sans concertation préalable en observant les usages diplomatiques en vigueur dans ce genre de rencontres ». Et de préciser qu’il fait référence au « président du Haut Conseil d’Etat Mohamed Takala et les membres du bureau de la présidence » tout en invitant la diplomatie marocaine a coordonner l’avenir avec sa consœur libyenne.
En réaction à cette sortie intempestive , un communiqué publié par « Le Haut Conseil d’Etat » en date du 21 décembre désavoue Taher Salem Al Baour et le remet à sa place. Cette institution considéré dans sa lettre que la demande de coordination préalable formulée par le ministre libyen des Affaires étrangères avec son homologue « constitue une ingérence flagrante dans « les affaires des deux Conseils [d’Etat et la Chambre des représentants ] » et met en lumière « une méconnaissance des limites du pouvoir exécutif » (…) et du principe de séparation des pouvoirs ». Or, le même Taher Salem Al Baour avait, à l’issue d’une entrevue avec Nasser Bourita, salué en décembre 2022 depuis Marrakech l’accord de Skhirat qu’il a considéré comme un référentiel de base pour parvenir à la stabilité de Libye. Qu’est ce qui a changé depuis pour que le responsable libyen se retourne deux ans plus tard contre le Maroc en lui reprochant sa médiation, saluée par les principaux protagonistes libyens ? Il parait que Salem Al Baour est devenu entretemps un pantin d’Alger qui voit d’un mauvais œil la réussite de l’accord sur la phase préparatoire du processus électoral scellé à Bouznika. La caravane passe, les chiens aboient…