La doyenne des diplomates africaines est une Marocaine et elle s’appelle Halima Embarek Ouarzazi. Cette femme peu connue du grand public, tellement elle était discrète, nous a quittés le 14 mai 2025. Elle était âgée de 91 ans. Née à Casablanca le 17 avril 1933, elle fait partie des premières femmes marocaines à inscrire son nom dans le circuit de la diplomatie internationale et le registre des Droits de l’homme. Après sa licence ès-lettres obtenue à l’université du Caire en 1957, elle exerce sa première fonction comme attachée culturelle à l’ambassade du Maroc à Washington de 1959 à 1967. Mais c’est aux Nations Unies que la défunte mène une grande carrière en imprimant son style de femme engagée en faveur des droits humains. Élue en 1973 à la sous-commission onusienne pour la prévention de la discrimination et la protection des minorités, El Ouarzazi deviendra plus tard membre experte du comité contre l’apartheid et la discrimination raciale. En 1997, elle est élue à l’unanimité au poste de vice-présidente de cette instance.
Forte de son parcours dense dans le domaine de la défense des droits de l’homme pendant plus de 50 ans, feue Ouarzazi est élue par acclamation au Comité consultatif des droits de l’homme (CCDH) qui lui rend le 29 mai 2009, un vibrant hommage pour son sa carrière exceptionnelle. « Nous avons tous, depuis de longues années, consacré une part de notre vie à la promotion et à la protection des droits de l’Homme. Mais je dois vous avouer que lorsque en 1957. Je quittais l’université du Caire, licence ès lettres en main, je n’avais pas encore entendu parler de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme.
Ayant fait toutes mes études en français, la seule déclaration que j’avais été amenée à connaître était celle de 1789, bien que l’enseignement de l’Islam m’ait fait connaître les limites permettant aux membres de la société dans laquelle j’évoluais, de vivre ensemble en harmonie dans la paix et sérénité. De plus, la vie étant le bien le plus précieux des musulmans, celle-ci devait donc pouvoir bénéficier d’un maximum de protection, de bien-être et de quiétude », a-t-elle déclaré lors de cette cérémonie d’hommage devant un parterre de militants des droits de l’homme et des personnalités issues de divers horizons.