Verdict sans appel d’une enquête du Conseil de la concurrence : Les laboratoires d’analyse biomédicale se sont octroyé «des marges élevées » sur le marché des tests Covid-19. En fait rien de nouveau que l’on ne sait déjà, à savoir que les labos sélectionnés pour effectuer des tests PCR se sont enrichis au-delà du raisonnable en infligeant aux malades, confirmés ou potentiels, des tarifs de 800 DH par test dans la passivité totale du ministère de la Santé. Ce n’est qu’en septembre dernier, longtemps sourd aux protestations des citoyens, que le gouvernement a réagi en fixant le prix de ces diagnostics dont le volume a littéralement explosé. En confirmant les excès commis par les marchands des écouvillons, le Conseil, dirigé par Ahmed Rahhou, a reconnu implicitement que les Marocains ont été bel et bien plumés avec la bénédiction des services de Khalid Aït Taleb.
« De l’avis de certaines sociétés auditionnées, certains laboratoires privés ont dégagé des marges encore supérieures, en optant pour des réactifs moins chers et des équipements de diagnostic, des fois gratuits, accordés dans le cadre des négociations d’achats avec certains importateurs. Ce qui a permis à certains laboratoires privés de bénéficier des économies d’échelle », lit-on dans cette étude. Côté coût de revient du test PCR conventionnel, le Conseil de la concurrence a précisé qu’il est fortement corrélé aux prix des réactifs et autres consommables à raison de 38% pour un prix minimum de coût de revient, à 61% pour un prix maximum. Les principaux enseignements tirés par les auteurs de l’enquête de la pandémie? La dépendance du Maroc des chaînes d’approvisionnement mondiales (notamment en matière de réactifs de tests et dispositifs médicaux ) due à la faiblesse de l’industrie marocaine dans le domaine de tests de diagnostic et la rareté des travaux de recherches publiques et privées, à l’exception du cas de la fondation MAScIR. La solution proposée par Rahhou et ses équipes pour s’extraire de cette dépendance ? Encourager les startups pour mettre au point des solutions techniques aux normes internationales. Promis-juré, le virus des importations massives qui n’épargne aucun secteur sera terrassé.