Le bilan de l’année 2024 des ventes de matériel agricole au Maroc est peu reluisant. Dressé par l’Association marocaine des Importateurs du Matériel Agricole (AMIMA) qui tire la sonnette d’alarme , il fait ressortir une baisse significative, soit 718 tracteurs seulement contre 874 unités en 2023. « Ce recul s’inscrit dans une tendance préoccupante, marquée par des baisses successives de 43 % en 2022 et 22 % en 2023, faisant chuter le marché des tracteurs agricoles à son niveau le plus bas depuis trois décennies et le divisant de près de 10 fois en 16 ans », indique l’AMIMA dans un communiqué rendu public lundi 20 janvier. Cette chute des commandes, estime l’association, impacte directement le marché du matériel d’accompagnement, qui est fortement corrélé à la demande des tracteurs.

En effet, cette contraction accrue des ventes de tracteurs agricoles entraine dans son sillage une très forte baisse de la demande en matériels d’accompagnement, nécessaires pour les opérations de labour, de semis, de traitement, de fenaison et de récolte. « Cette situation menace l’ensemble de l’écosystème du machinisme agricole au Maroc, mettant ainsi en péril les importateurs d’engins et de matériel agricoles, leurs réseaux de vente ainsi que les emplois directs et indirects de ce secteur », s’inquiète l’AMIMA qui face à cette crise « réaffirme son engagement à collaborer avec l’ensemble des institutions concernées pour inverser cette tendance». Cette crise qui frappe le machinisme agricole fait écho aux turpitudes de l’agriculture nationale provoquée par le changement climatique et son corollaire le stress hydrique. Or, l’amélioration de l’accès des agriculteurs aux équipements agricoles modernes est essentielle, ajoute l’AMIMA, pour renforcer la productivité agricole grâce à des outils performants, réduire les coûts d’exploitation pour les agriculteurs, améliorer la qualité des produits agricoles pour répondre aux exigences des marchés locaux et internationaux, accélérer l’adoption de pratiques durables en phase avec les enjeux environnementaux et, last but not least, créer des postes d’emploi. Tout un programme auquel l’association se dit prête à collaborer « avec l’ensemble des parties prenantes pour redynamiser ce secteur stratégique (…), moteur clé de l’économie nationale et pilier de la sécurité alimentaire ».