La campagne électorale en vue de la présidentielle du 3 novembre 2020 opposant le républicain sortant Donald Trump et l’ancien vice-président d’Obama, Joe Biden, officiellement investi vendredi dernier candidat du parti démocrate, est bien différente des précédentes. Quand un éléphant de la trempe de Trump s’invite dans un magasin de porcelaine il ne peut en être autrement. Itérativement blessé dans son amour propre car abhorrant d’être contrarié ou contredit quand bien même il a grandement tort, le milliardaire casse tout sur son passage comme s’il croit que l’ordre (le sien) ne peut naître que du désordre. Ainsi pour un rien il n’hésite pas de dégommer un proche collaborateur, souvent par un simple tweet. Et si la voix dissonante ose le caresser dans le sens contraire du poil elle aura droit, en bonus, à de méchantes insultes. Bref, ne restent avec Trump que ceux qui ont une peur bleue d’être virés comme des malpropres. Bien que très gêné par les menaces de Trump d’envoyer l’armée pour mâter les manifestants qui réclament justice pour George Floyd (un Africain-Américain de 46 ans, mort asphyxié par un policier du Minnesota qui lui a écrasé le cou avec sa jambe pendant près de 9 minutes), Mark Asper, son ministre de la défense, n’ose ni l’ouvrir ni démissionner pour montrer son désaccord. Ayant traité avec la mafia ou du moins en a connu les méthodes d’intimidation lorsqu’il a ouvert entre 1970 et 1990 son casino « Trump Plazza » à Atlantic city, ville réputée pour son activité mafieuse, le candidat des républicains manie à merveille la technique de la menace qui a transformé ses conseillers et ministres en garde-corps et le sénat en chambre d’enregistrement.
Mais fort heureusement il y a encore quelques voix au sein de son parti qui ont le courage de montre leur désaccord avec sa méthode de gouverner. Si les critiques émises par des républicains tel que Rex Tillerson, Jim Mattis, John Kelly, respectivement ancien secrétaire d’État, secrétaire à la défense et secrétaire général de la Maison Blanche Trump peut s’en moquer en les mettant sur le compte de la vengeance car ces trois responsables ils les a tous virés, d’autres reproches émanant d’anciens présidents ou ministres, également républicains, ayant servi avant 2017, risquent faire mal ne serait-ce que ces derniers ne peuvent être accusés par Trump d’agir par vengeance. Idem de sénateurs et de leurs proches qui n’ont jamais porté Trump dans leur cœur. Certains d’entre eux vont jusqu’à déclarer en public qu’ils voteront pour Biden, le cas entre autres de l’ancien secrétaire d’État de George Bush Junior qui a décliné son choix sur CNN. Colin Powell, a annoncé dimanche qu’il votera pour M. Biden, en traitant Trump de « menteur ». Powell, qui a voté pour l’ancien président Barack Obama ainsi que pour Hillary Clinton, a déclaré qu’il était proche de Biden sur le plan politique et social et qu’il travaillait avec lui depuis plus de 35 ans. « Je voterai pour lui », a-t-il déclaré.
George W. Bush n’est pas en reste. L’ancien président ne soutiendra pas la réélection de Trump, et Jeb Bush, son jeune frère (ancien gouverneur de Floride) n’est pas sûr de son vote. Le sénateur Mitt Romney de l’Utah ne soutiendra pas non plus Trump. Cindy McCain, la veuve du sénateur John McCain-qui était tellement fâché contre Trump que ce dernier a été interdit d’assister à ses funérailles nationales organisées le 1er septembre 2018-, est presque certaine de soutenir Biden, mais elle ne sait pas trop comment le faire savoir au public, car l’un de ses fils se présente aux élections.
Les anciens présidents de la chambre des représentants Paul D. Ryan et John A. Boehner semblent indécis mais ceux qui les connaissent pensent qu’ils appuieront ouvertement Biden.
L’ancienne secrétaire d’État Condoleezza Rice à qui on a demandé si elle soutiendrait Trump pour sa réélection, a esquivé la question sur l’émission « Face the Nation » de CBS en répondant qu’elle ne voulait pas discuter de politique pour le moment. Rice n’a pas soutenu Trump en 2016. D’autres républicains qui comptent comme la sénatrice Lisa Murkowski de l’Alaska ont laissé planer le doute sur leurs intentions, et si ça continue comme ça les prochains jours vont être un vrai cauchemar pour Trump très affaibli par le coronavirus qui a déjà tué plus de 110.000 Américains et mis au chômage plus de 43 millions d’entre eux sans oublier la mort de George Floyd qui a déclenché une vague de manifestations violentes sans précèdent à travers toute l’Amérique et même en Europe.