États-Unis : La transition de tous les dangers

Donald Trump (à Washington le 20 novembre 2020) avait demandé un recompte des voix dans le Wisconsin. Mal lui en a pris. (Photo : AP)

Donald Trump continue d’essuyer des revers judiciaires et des déconvenues de la part même de certains États dirigés par des républicains comme l’Arkansas dont le gouverneur Asa Hutchinson a dû décevoir le président sortant qui près d’un mois après l’élection présidentielle ne veut toujours pas reconnaître sa défaite ni féliciter son rival démocrate Joe Biden qui a pourtant récolté 306 grands électeurs contre 232 pour le milliardaire Trump. Asa Hutchinson a déclaré dimanche qu’il n’y avait aucune preuve d’une fraude de grande ampleur et que rien ne permet ne changer le résultat. Et ce dernier d’enfoncer le clou: « L’important, c’est la transition. Les paroles du président Trump ne sont pas aussi importantes», a-t-il déclaré à « Fox News Sunday ». Le ministre de la justice William Barr, homme de confiance de Trump, a également tourné le dos à son mentor. «A ce stade, nous n’avons pas vu de fraude à une échelle susceptible de changer le résultat de l’élection », a assuré l’attorney general des Etats-Unis dans un entretien accordé à Associated Press.

Cependant, rien ne semble faire fléchir Trump qui n’arrive pas à admettre que celui qui est de 4 ans son aîné, ex-vice-président sous Obama (la bête noire du milliardaire mauvais perdant) et qu’il surnomme « Joe le dormeur » l’ait battu par KO. Mais pour qui connaît Trump sait que d’ici le 20 janvier, date du vote du collège électoral marquant la fin de son mandat, il est capable de n’importe quelle folie pour faire l’unanimité autour de lui. D’ailleurs il ne le cache pas. «D’ici au 20 janvier il se passera beaucoup de choses» a-t-il déclaré aux médias qui lui sont favorables.

Sachant que les Américains, toutes tendances politiques confondues, se rangent automatiquement derrière leur président en période de guerre, Donald Trump essayerait, par exemple, de provoquer l’Iran directement ou indirectement via Israël, pour pousser les milices chiites en Irak à tuer ou blesser un ou des soldats(s) américain(s) stationné(s) dans ce pays arabe. Si ce scénario se produit il sera suffisant pour que Trump bombarde la république des mollahs. Ce qui lui permettrait d’enfiler sa casquette de chef de guerre soucieux de la sécurité des Américains dans le monde et de là inciter les Américains de tous bords de faire bloc autour de sa personne, y compris les votants du collège électoral qui choisiront le futur locataire de la Maison-Blanche le 20 janvier ! Cela signifie que même avec ses 306 grands électeurs et 80 millions de votes populaires dans la poche, Biden n’est pas sûr de devenir le 46e président des États-Unis ! En fait la complexité du système électoral américain en fait une grande boîte à surprises. Les grands électeurs ne seront pas tous obligés de voter le 20 janvier pour le candidat qui a gagné!

Dans certains États, les électeurs pouvaient voter pour le candidat de leur choix. Mais en pratique, les électeurs votent presque toujours pour le candidat qui remporte le plus de voix dans leur État. Si un électeur vote contre le choix présidentiel de son État, il est qualifié d’« infidèle ». En 2016, sept votes des collèges électoraux ont été exprimés de cette façon, mais aucun résultat n’a été changé par des électeurs infidèles. Mais cela reste une chance pour Trump qui non seulement a perdu l’élection mais tous les recours judiciaires. Une chance si d’aventure les Iraniens décident de venger le scientifique en chef de leur programme nucléaire et balistique Mohsen Fakhrizadeh-Mahabadi assassiné le 27 novembre dans la banlieue de Téhéran par Israël avec le feu vert de Washington pensent les Iraniens. Une réaction vengeresse en Irak et Trump monte illico sur ses grands cheveux et inflige aux Iraniens pire châtiment comme il l’a assuré à ses conseillers en sécurité et autres généraux du Pentagone qu’il a préalablement expurgé de tout responsable qui ose lui dire «non». Dans ce contexte, Trump espère forcer la main à certains grands électeurs pour voter le 20 janvier pour lui, et ce même si leurs États ont été remportés pour Biden. Chaud devant !

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