La Loi immigration rejetée

Gérald Darmanin, un échec cuisant…

L’Assemblée nationale française a adopté par 270 voix contre 265 une motion de rejet préalable au projet de loi immigration, avec les voix de la gauche, des LR et du RN, infligeant une très lourde défaite politique au gouvernement.

La motion était défendue par le groupe écologiste. Son adoption entraîne l’interruption de l’examen du texte avant même que ne soient abordés les articles au fond.. Ce rejet est aussi un camouflet pour le ministre de l’intérieur Gérald Moussa Darmanin, qui a fait le pari de trouver un chemin, notamment avec la droite, pour faire passer son texte à l’Assemblée nationale, après son adoption au sénat  dans une version fortement durcie. «Gérald Darmanin a dompté les groupuscules macronistes. Mais pas l’Assemblée nationale. Ça sent le bout du chemin pour sa loi et donc pour lui», a estimé le leader de la France Insoumise  Jean-Luc Mélenchon sur X (ex-Twitter). «Nous avons protégé les Français d’un appel d’air migratoire», a jugé  de son côté la présidente du groupe RN Marine Le Pen face aux journalistes. C’est «un désaveu extrêmement puissant», a encore ajouté Marine Le Pen. Si le soutien de la gauche à la motion de rejet était acquis, les LR et le RN ont fait planer le suspense tout au long de la journée. «Votre gouvernement a laissé piétiner en commission le texte de fermeté du Sénat», a lancé au ministre le patron du groupe LR Olivier Marleix. Au Parti socialiste, le premier secrétaire Olivier Faure a estimé que Gérald Darmanin était «désavoué» et devait en «tirer les conclusions».
Dans la soirée, l’Elysée a indiqué que Gérald Darmanin avait «remis sa démission» à Emmanuel Macron «qui l’a refusée». «Le président de la République a demandé à la Première ministre et au ministre de l’Intérieur et des Outre-mer de lui faire des propositions pour avancer en levant ce blocage et aboutir à un texte de loi efficace», a expliqué l’entourage d’Emmanuel Macron. Elisabeth Borne a réuni ce lundi soir les ministres concernés et les présidents de groupes de la majorité. La Première ministre a aussi dénoncé une «alliance des contraires» et accusé les oppositions de «refuser le débat».
Avec cette gifle, le gouvernement français  se retrouve face à cette question complexe : quelle stratégie choisir pour la suite ? Après le rejet du texte, l’exécutif semble déterminé à poursuivre sur le sujet pour parvenir à faire adopter certaines des mesures prévues. Il a annoncé, mardi 12 décembre , son intention de convoquer « au plus vite » une commission mixte paritaire réunissant des députés et sénateurs pour obtenir « un compromis ». Bonjour la galère politique.

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