L’ex-ministre algérien des Affaires étrangères (2013-2017), pressenti un temps pour occuper le poste d’envoyé spécial de l’ONU en Libye, reconnaît jeudi 16 avril qu’il a été contacté par le SG de l’ONU, Antonio Guterres, pour remplacer le franco-libanais Ghassan Salamé qui a démissionné le 2 mars dernier officiellement pour des raisons de santé.
«Le Secrétaire général des Nations unies, M. António Guterres, a pris l’initiative, le 7 mars 2020, de me proposer personnellement le poste de représentant spécial et chef de la Mission d’appui des Nations-Unies en Libye. J’ai donné mon accord de principe dans un esprit d’engagement en faveur du peuple libyen frère ainsi qu’envers les organisations universelle et régionales concernées par la résolution de la crise libyenne», a affirmé Ramtane Lamamra.
Seulement les Américains ont rapidement opposé leur veto à la nomination de l’Algérien à ce poste.Selon le site, The Hill, ce sont les Etats-Unis d’Amérique qui bloquent la nomination du diplomate algérien alors que celle-ci semblait acquise. En effet 14 des 15 pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont donné leur feu vert à la nomination de Lamamra, mais les américains imposent leur veto. La même source indique que le dossier libyen n’est pas la principale préoccupation des États-Unis d’Amérique et la décision de bloquer cette nomination a été prise en soutien à certains alliés à l’image des Émirats arabes unis et de l’Égypte… Sans aller jusqu’à accuser directement l’administration Trump de l’avoir éjecté, Lamamra confirme néanmoins que « les consultations d’usage auxquelles procède M. Guterres depuis lors ne semblent pas susceptibles d’aboutir à l’unanimité du Conseil de Sécurité et d’autres acteurs qui est indispensable à l’accomplissement de la mission de paix et de réconciliation nationale en Libye». Donc face à ce veto américain, Lamamra n’a plus d’autre choix que de jeter l’éponge et de signer par conséquence un échec cuisant et retentissant pour la diplomatie algérienne et au président nouvellement élu, Abdelmadjid Tebboune, qui rêve de jouer un rôle de premier plan sur le dossier libyen.