Le Premier ministre désigné du Liban, Mustapha Adib, qui devait prendre la tête d’un gouvernement de salut national, a démissionné après avoir échoué à sortir de l’impasse politique la formation d’un nouveau cabinet de réforme comme l’ont réclamée les bailleurs de fonds internationaux par la voix du président français Emmanuel Macron. Adib a été en effet nommé dans le cadre d’une initiative diplomatique du président français Emmanuel Macron pour trouver une issue politique à ce pays en crise et éviter l’effondrement de l’État à la suite de l’explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier. Ce gouvernement devait superviser une série de réformes qui permettraient de débloquer les dons internationaux promis au Liban, et d’ouvrir la voie à une conférence sur l’aide internationale que Macron a déclaré qu’il prévoyait de tenir fin octobre. Dans une interview accordée à Politico le 1er septembre, Macron a déclaré que son initiative marquait la « dernière chance » de l’élite politique de sauver le Liban.
Après que Adib a remis sa démission au président Michel Aoun samedi, ce dernier a déclaré que l’initiative de Macron tient toujours et qu’il y restait attaché. Malgré son profond désenchantement, Macron a lui aussi affirmé que son initiative n’est pas encore morte. Par ailleurs, sur Twitter, l’ancien Premier ministre franco-saoudo-libanais Saad Hariri a accusé le Liban de rester « otage des agendas étrangers », faisant allusion aux partisans du Hezbollah à Téhéran. Alors que dimanche Emmanuel Macron s’est carrément lâché sur le Hezbollah et les dirigeants libanais. « J’ai honte pour les dirigeants libanais ». Le Hezbollah « ne doit pas se croire plus fort qu’il ne l’est », a lancé le président français. Ce parti « ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban. C’est à lui de démontrer qu’il respecte les Libanais dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire ». Une déclaration de guerre qui a déjà rassemblé les factions libanaises contre lui. Mardi dans une allocution télévisée le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a assuré qu’il accepte l’initiative de Macron mais pas ses manières condescendantes.