Le désengagement de l’armée américaine de l’Afghanistan- où elle est présente depuis 21 ans suite aux attentas du 11 septembre-, décidé par l’ex président Trump et confirmé pars son successeur Biden, semble faire des émules en Europe, précisément en France. En effet, Emmanuel Macron a déclaré vendredi 9 juillet que son pays allait retirer plus de 2 000 soldats de sa force anti-djihadiste dans la région du Sahel en Afrique à partir des prochains mois. Le président français avait annoncé le mois dernier une future réduction de la présence militaire de la France, arguant que l’opération actuelle n’est plus adaptée aux besoins.
« Cette transformation », qui passera par la fermeture de bases militaires dans le nord du Mali, « répond à la nécessité de s’adapter à la nouvelle posture des groupes terroristes et d’accompagner la prise de responsabilité des pays de la région », a-t-il déclaré. Et d’ajouter que « La France n’a pas la vocation ou la volonté de rester éternellement au Sahel ». La force française Barkhane, qui opère au Mali, au Tchad, au Niger, au Burkina Faso et en Mauritanie, avait également rencontré l’opposition de certains Africains. Mais face aux voix discordantes dénonçant sa présence militaire en Afrique, Paris plaide la légitimité : « Nous sommes là parce où nous a demandé d’y être ». Cette réduction des affectifs en place interviendra d’ici le début de l’année prochaine. Paris fera pivoter sa présence militaire vers des forces régionales spécialisées a précisé le président Emmanuel Macron.
Après des discussions vendredi avec les dirigeants des pays africains concernés, M. Macron a annoncé que la France réduirait sa force à 2 500 à 3 000 hommes sur le long terme. Le pays compte actuellement 5 000 soldats dans la région. Le dirigeant français a insisté sur le fait que son pays n’abandonne pas ses partenaires africains et qu’il continuerait à les aider à combattre les groupes liés à Al-Qaida et au groupe État islamique. Les troupes françaises sont présentes au Mali depuis 2013, lorsqu’elles sont intervenues pour chasser les rebelles islamiques du pouvoir dans les villes du nord du pays. L’opération Serval a ensuite été remplacée par Barkhane et a été étendue à d’autres pays dans le but de contribuer à la stabilisation de la région du Sahel. Les militants islamiques ont cependant continué à lancer des attaques dévastatrices contre les militaires qui les combattent et, de plus en plus, contre les civils. En décidant ce désengagement militaire du Sahel Macron marche-t-elle sur les pas de Trump et Biden qui ont décidé de retirer leurs boys d’Afghanistan ? Peut-être bien. Mais, le chef des armées françaises, ne voudrait surtout pas qu’une attaque mortelle contre ses troupes interviendrait en pleine campagne électorale pour les présidentielles d’avril et mai 2021. Ce serait suicidaire pour le candidat à sa propre succession.