Un deuxième coup dur pour l’Algérie en moins de 3 mois. Après la chute brutale des cours du pétrole- sa principale source de devises-, le pays de Tebboune perd un client de taille pour son gaz. Il s’agit de l’Espagne qui a entamé une stratégie de diversification de ses sources d’approvisionnement en gaz en 2017 avec moins d’importations en provenance d’Algérie, mais plus du Nord et sous forme de GNL en provenance du Qatar et du Pérou. Madrid vient ainsi carrément de fermer les vannes de ses achats du gaz algérien au bénéfice d’autres producteurs où cette énergie est beaucoup moins chère tels que les Etats-Unis et le Venezuela.
Principal acheteur du gaz d’Algérie depuis ces trois décennies, le royaume ibérique vient donc de réduire drastiquement ses importations via les deux gazoducs qui la relient à ce pays maghrébin !
Ce manque à gagner qui va aggraver le déficit du pays coïncide avec la réduction de moitié du budget de l’État pour cause de chute des prix du brut.
Selon les statistiques publiées par CORES, l’entité de stockage chargée de maintenir les réserves stratégiques de produits pétroliers et de contrôler les stocks de l’industrie pétrolière et du gaz naturel en Espagne, entre janvier et mars, « l’Espagne a reçu 20.251 GWhs de GNL américain contre 19.748 GWhs d’Algérie. Les Américains ont ainsi augmenté leurs ventes à Madrid de 467 % aux cours des deux derniers mois, alors que l’Algérie les a réduites de 30 % !… »
Le site espagnol « El Confidential », généralement bien informé, « en mars, l’Espagne a importé plus de GNL des États-Unis et de la Russie via des navires que de l’Algérie, reliée à la péninsule ibérique par le pipeline Medgaz ou le gazoduc du Maghreb qui passe via le Maroc ! »
Ce revirement de tendance est dû à la forte baisse des prix du gaz sur les marchés internationaux, estiment les observateurs.
Les prix du gaz se sont effondrés sur les marchés internationaux plus rapidement que ceux du pétrole, du fait de la très importante baisse de la consommation chinoise pour cause de pandémie du Covid-19, et la forte augmentation de la production américaine ces dernières années, grâce notamment à la technique d’extraction non conventionnelle dite de « fracturation ». Une fracturation qui signifie de la grosse casse il va y avoir dans pour le pays de Tebboune.