Deux semaines après que son parti conservateur (CDU) a subi lors des législatives de dimanche 26 septembre la pire défaite de son histoire, Angela Merkel a entamé une tournée d’adieu dans plusieurs capitales.Dimanche dernier elle a posé pied en Israël. La chancelière allemande sortante a déclaré que la sécurité d’Israël serait une priorité absolue pour « chaque gouvernement allemand », lors de cette tournée d’adieu dans l’État juif. Cette forte déclaration veut exorciser, du moins apaiser les démons qui tourmentent la majorité des dirigeants allemands à cause du passé antisémite de leur pays.Mieux : cette déclaration est un message direct à l’adresse du parti vert et aux libéraux qui vont nécessairement peser lourd dans la future coalition et qi ne sont pas forcément d’accord avec État hébreu sur tous les sujets notamment l’écologie et la question palestinienne. Ce qui ne signifie pas que la CDU et Markel ont renoncé à une solution à deux qui est avant tout une position européenne.
Mme Merkel, qui effectuait sa septième et dernière visite en Israël en tant que chancelière avant de se retirer de la vie politique en décembre. Un temps fort et symbolique : elle a participé au Conseil des ministres hebdomadaire du gouvernement Bennett avant de se rendre au mémorial de l’Holocauste YadVashem.
La solution à deux États doit rester à l’ordre du jour, déclare-t-elle, mais la sécurité d’Israël reste capitale : « C’est une chance qu’il ait été possible de réinitialiser et de rétablir les relations entre l’Allemagne et Israël dans une telle mesure, après les crimes contre l’humanité de la Shoah. La sécurité d’Israël sera toujours d’une importance capitale et un sujet central au sein de chaque gouvernement allemand.» «Je veux profiter de cette occasion pour souligner que le sujet de la sécurité d’Israël sera toujours d’une importance centrale et un sujet central de chaque gouvernement allemand. »
En retour, Bennett a encensé Merkel pour avoir favorisé des liens entre les pays qui n’ont « jamais été aussi forts » et l’a décrite comme « la boussole morale de l’Europe » en raison de son soutien à Israël.
Mais c’est le dossier du nucléaire iranien qui a dominé les discussions même si d’autres sujets aussi sensibles comme la remontée de l’antisémitisme en Allemagne préoccupent à Tel Aviv. Avant la visite, Bennett a déclaré que lui et la dirigeante allemande devaient discuter de la sécurité régionale et « en particulier de la question nucléaire iranienne». Mme Merkel avait initialement prévu de se rendre sur place en août, mais elle a retardé son voyage lors du retrait chaotique des forces américaines et alliées, dont des Allemands, d’Afghanistan.