Émanant lundi 4 décembre de la Maison Blanche, cette déclaration a fait l’effet d’une douche froide en Ukraine : « Nous sommes à court d’argent et bientôt à court de temps ».
Ce propos a déclenché une grosse alerte sur le soutien militaire américain à l’Ukraine si le Congrès ne vote pas avant la fin de l’année de nouveaux financements.
« Je veux être claire : si le Congrès n’agit pas, d’ici la fin de l’année nous serons à court de ressources pour livrer plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine et pour fournir du matériel venant des stocks militaires américains », écrit la directrice du Budget de la Maison Blanche Shalanda Young, dans une lettre adressé eau patron de la Chambre des représentants, à majorité républicaine.
« Il n’y a pas de financement magique disponible pour faire face à l’urgence. Nous sommes à court d’argent et bientôt à court de temps », avertit-elle. En jeu, une enveloppe exceptionnelle de plus de 100 milliards de dollars réclamée par le président démocrate Joe Biden le 20 octobre au Congrès pour répondre à ses grandes urgences du moment : aider Israël dans sa guerre génocidaire contre les Palestiniens et voler au secours de l’Ukraine, pour reprendre ses territoires annexés par la Russie. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a d’ailleurs annulé son intervention prévue mardi devant le Congrès américain en raison d’un événement « de dernière minute », a déclaré le chef démocrate du Sénat, Chuck Schumer.
Les États-Unis, premier fournisseur d’aide militaire à l’Ukraine, se trouvent depuis des mois dans le plus grand flou budgétaire en raison de crises parlementaires à répétition. Le Congrès de la première puissance mondiale – composé du Sénat à majorité démocrate et de la Chambre des représentants à majorité républicaine – n’a toujours pas voté de budget définitif pour l’année fiscale entamée le 1er octobre dernier. L’État fédéral fonctionne pour l’instant grâce à une rallonge d’urgence qui expirera à la mi-janvier. La Maison-Blanche tient à assurer le financement de l’aide à l’Ukraine au moins jusqu’à la présidentielle de novembre 2024, qui pourrait bien opposer de nouveau Joe Biden à l’ancien président Donald Trump.