Un procès historique

Donald Trump dans la tourmente judiciaire.

Donald Trump a inscrit son nom dans les annales politiques américaines comme le premier ex-président à comparaître au pénal dans un procès ouvert  à New York.

Ce procès, qui a démarré lundi 15 avril, fait courir au candidat républicain  le risque d’une condamnation à quelques mois de l’élection présidentielle. Au terme de la première journée d’audience, l’accuse a declare  avoir « un vrai problème » avec le juge Juan Merchan, qui préside les débats au tribunal de Manhattan, assurant qu’il n’aurait pas « droit à un procès équitable ». Le magnat de l’immobilier est poursuivi pour des paiements destinés à acheter le silence de l’ancienne star du X Stormy Daniels, à quelques jours de l’élection de 2016, qu’il avait remportée de justesse  face à sa rivale démocrate Hillary Clinton. Les procureurs ont réclamé des amendes à l’encontre de Donald Trump pour avoir violé selon eux ces derniers jours sur les réseaux sociaux un ordre lui interdisant de critiquer les témoins. Le juge a fixé une audience sur ce point au 23 avril. Après de longues heures consacrées à des questions de procédure, un premier groupe de 96 jurés potentiels a été autorisé à entrer dans la salle vers 14H30 (18H30 GMT). Une cinquantaine ont été exemptés après avoir levé la main quand le juge a demandé à ceux qui s’estimeraient incapables de se montrer impartiaux de se signaler. Une dizaine d’autres l’ont également été pour d’autres motifs, non précisés.
Les autres, des citoyens anonymes embarqués du jour au lendemain dans la frénésie de ce procès inédit, comme une infirmière dans un service d’oncologie ou un libraire, ont dû se présenter au tribunal, interrogés sur leur profession, leur situation familiale ou leurs loisirs.
Le long questionnaire leur demande de faire part de leurs sympathies ou préjugés envers l’accusé. L’audience a ensuite été ajournée à mardi matin. Le but de cette étape décisive est de sélectionner les douze jurés qui déclareront à l’unanimité Donald Trump « coupable » ou « non coupable », un processus qui pourrait prendre des jours. Plus de trois ans après avoir quitté la Maison Blanche dans le chaos, Donald Trump risque, en théorie, une peine de prison. Cela ne l’empêcherait pas d’être candidat au scrutin présidentiel du 5 novembre, où il rêve d’une revanche contre Joe Biden, mais projetterait la campagne dans l’inconnu. S’il était déclaré non coupable, ce serait au contraire une victoire majeure pour le candidat républicain qui n’a de cesse de dénoncer une  « chasse aux sorcières » orchestrée  par l’administration de son adversaire démocrate  Joe Biden. Donald Trump est inculpé de falsifications de documents comptables de son entreprise, la Trump Organization, qui auraient eu pour but de cacher, sous couvert de « frais juridiques », le paiement de 130.000 dollars à Stormy Daniels par son avocat personnel de l’époque, Michael Cohen. En échange, cette dernière avait accepté de passer sous silence une relation sexuelle avec le milliardaire en 2006. Donald Trump a toujours nié cette relation et sa défense assure que les paiements relevaient de la sphère privée. Mais l’accusation entend démontrer des manœuvres frauduleuses visant à tromper les électeurs quelques jours avant le vote.

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