Ministre du Développement durable et de la Transition énergétique, Leila Benali a reçu une équipe du Canard dans la foulée de la polémique suscitée par ses fréquentations suspectes des cabinets étrangers…
Votre stratégie de refonte de la stratégie nationale de développement durable n’a pas encore été lancée qu’elle a déjà suscité une polémique autour de l’adjudicataire de l’étude…
Vous savez je suis quelqu’un qui carbure aux polémiques qui agissent comme un écran de fumée tout en masquant ma panne d’idées. Je me suis offert la première, qui ne s’est toujours pas éteinte, avec le dossier de la Samir et voilà que je récidive avec celui de Price Waterhouse.
Dans mon cas, la controverse relève de l’essence de mon inaction…
Pourquoi avoir opté pour Price Waterhouse et non pas un bureau de consulting national ?
Tous les ministres font pareil ; c’est une démarche devenue, je dirais, presque un réflexe. Pourquoi voulez-vous que je déroge à la règle? Et puis, une experte internationale en énergie de mon envergure surfaite ne peut faire appel qu’à des cabinets de renommée mondial. Question de cohérence d’image et de concordance d’objectifs. Price Waterhouse sonne mieux que Doukkala études ou Draa expertise.
Cela ne vous dérange pas que la polémique ait fortement chahuté l’évènement, à savoir le lancement d’un processus de consultation populaire dans les 12 régions du Maroc et même auprès des Marocains de l’étranger.
Pas de souci, mon agence de communication attitrée, spécialisée dans le digital marketing que j’ai choisie essentiellement pour son nom anglais, Online Value, veille au grain pour me facturer une campagne visant sur le papier à rectifier le tir via les réseaux sociaux.
Vous comptez faire du terrain, à ce qu’il parait…
Le dépaysement du Maroc profond me manque terriblement. D’où ma décision souveraine de lancer les assises régionales sur le développement durable pour aller à la rencontre des forces vives dans les 12 régions du pays pour leur présenter la nouvelle version de ma stratégie signée par le prestigieux Price Waterhouse. Certes, je suis consciente que la première préoccupation du citoyen lambda tourne autour de sa pitance quotidienne devenue trop chère à cause de la flambée des prix et qu’il a besoin d’abord de beaucoup d’énergie pour y faire face.
Mais je dois à mon niveau faire quelque chose pour donner l’impression de ne pas agir seulement pour mon développement personnel durable et celui de mes bureaux de conseil et agences de com préférés.
Vous êtes aussi ministre de la Transition énergétique. Vous comptez faire transiter le pays vers où dans ce domaine ?
Cette transition est toute tracée, s’articulant autour des énergies propres comme le solaire et l’éolien. Mais vous pouvez compter sur moi pour brasser du vent en espérant devenir un jour une lumière.
