De lourdes charges pèsent sur Harroch : Chronique d’une chute programmée

Jonathan Harroch se croyait au-dessus des lois.

Les soutiens hauts placés dont il se prévalait ne lui sont aujourd’hui d’aucun secours vu la gravité des charges retenues contre lui.

Jonathan Harroch a été mis sous mandat de dépôt à la prison de Oukacha à Casablanca. Ainsi en a décidé mardi 15 octobre le procureur du roi après son interrogatoire par le juge d’instruction près la Cour d’appel. Patron du groupe Nation Sportive possédant le réseaux de salles de remise en forme City club, Unique Fitness Clubs et UFC Gym Morocco, l’accusé est l’objet de graves accusations englobant la traite d’êtres humains, exploitation de personnes en situation de vulnérabilité incitation à la prostitution et détention de drogue. Ce sont les charges retenues contre lui après son obtention de désistements en relation avec des chèques sans provisions qui lui ont valu plusieurs plaintes. Celui qui est connu pour ne payer personne, sauf peut-être ses proies parmi la gent féminine, a été interpellé samedi 12 octobre 2024 dans un hôtel casablancais en flagrant délit de détention de quelques grammes de cocaïne et de consommation de drogue en compagnie d’un groupe de filles de joie qui seront relâchées après leur audition par la Police judiciaire. 

Ce franco-marocain de confession juive à la réputation sulfureuse a réussi à monter une véritable machine à cash avec son réseau de salles de sports dont il casse les prix des abonnements annuels. Objectif : attirer le maximum d’adhérents séduits par les petits tarifs pratiqués au détriment souvent de la qualité des installations, de l’entretien et autres commodités. 

Cet entrepreneur en tout qui vient de se faire prendre dans une position pour le moins embarrassante avait installé ce business model au Maroc il y a plus d’une dizaine avec l’enseigne Lady Fitness qui a été liquidée dans des conditions peu claires au profit de City Club.

Des ardoises partout

Selon une connaissance de M. Harroch, Le City Club de Ain Sebaa a récolté lors du premier mois de son inauguration en avril 2017 la bagatelle de 7 millions de DH en carte d’abonnements. De quoi se poser la question sur le sort de ces montagnes d’argent que lui génère sa gigantesque pompe à fric. Surtout lorsque l’on sait que le propriétaire du terrain a été payé au titre de loyer en monnaie de singe qui lui a valu d’entrer en dépression. Et pour cause. La somme en jeu est colossale : quelque 15 millions de DH. 

Ce mauvais payeur invétéré laisse des ardoises partout. C’est un sport où il est imbattable. Y compris auprès des banques de la place dont l’une d’elles lui a accordé des prêts d’un montant de 180 millions de DH. Il faut dire que l’homme faisait jouer ses relations dans l’establishment pour arriver à ses fins tout en sévissant. Il était récemment au centre d’un contentieux avec la CNSS qui a procédé à la saisie des comptes de son entreprise et à la mise en vente aux enchères du matériel de ses salles de sport pour défaut de paiement de la part patronale des cotisations. 

Il y a quelques mois une influenceuse a accusé sur les réseaux sociaux M. Harroch d’évasion fiscale, harcèlement sexuel, licenciements abusifs et non versement des salaires pour ses employés. Selon une source proche du mis en cause, la communauté juive du Maroc ne s’impliquera pas dans le dossier de Jonathan Harroch et laissera la loi suivre son cours, surtout qu’il est au centre de graves accusations liées à la traite des êtres humains qui renvoient à des délits très peu défendables sur le plan moral. Le fait qu’il soit expédié aujourd’hui à l’ombre après avoir longtemps sévi laisse penser qu’il a dépassé toutes les limites du tolérable. La fin de l’impunité. L’heure des comptes a sonné pour celui qui se croyait au-dessus des lois et qui doit aujourd’hui répondre de ses actes.