Composé de cinq provinces (Ouarzazate, Tinghir, Zagora, Errachidia, Midelt) pour la plupart marginalisées, la région de Drâa-Tafilalet a pourtant tous les atouts pour sortir de son sous-développement.
« Maroc des Territoires : « Inclusion, Solidarité et Équité, l’exemple de la Région du Draa-Tafilalet», tel est le thème du symposium organisé par Conseil du Développement et de la Solidarité (CDS), mercredi 17 juillet, dans le beau palace Tour Hassan, à Rabat. Ont pris part aux travaux de cette rencontre qui s’inscrit dans le prolongement des activités du CDS sur les défis de développement du pays et les moyens à mobiliser pour les relever un parterre de décideurs nationaux de premier plan comme le ministre de l’Équipement et de l’Eau Nizar Baraka, le directeur général de la CDG Khalid Safir, le patron de la Smit Imad Barrakad, le président de la Fondation du Grand Ouarzazate Mohamed Rochdi Chraïbi et le président de la Confédération nationale du tourisme Hamid Bentahar… Dans son mot d’introduction, le maître de Céans, Mohamed Benamour, a planté dans le décor en abordant les aspects de la marginalisation de la région Draa-Tafilalet qui se manifestent à travers un certain nombre d’indicateurs : 2,5% seulement de contribution au PIB national et une population de 1,6 millions d’âmes dont la richesse par habitant est inférieure de 50% à la moyenne nationale. En plus du stress hydrique dû au changement climatique, la région pâtit de plusieurs déficits dans de nombreux secteurs vitaux (santé, éducation et tourisme notamment) qui lui valent le statut de région la plus pauvre du Maroc.
Une situation qui a quelque chose de paradoxal, déplore M. Benamour qui connaît parfaitement la région pour avoir investi en pionnier du tourisme national, compte tenu de l’importance de ses potentialités naturelles que sont principalement son sous-sol riche en minerais et ses attraits touristiques fabuleux. Composé de cinq provinces (Ouarzazate, Tinghir, Zagora, Errachidia, Midelt), ce vaste territoire offre toutes les formes de disparités territoriales de nature à plomber le décollage d’une région. Prenant la parole, Nizar Baraka a énuméré les actions déployées par son département pour contribuer au désenclavement routier de la région et atténuer les effets du stresse hydrique sur les habitants et leurs cultures essentiellement vivrières concentrées dans des zones oasiennes en proie à la sécheresse.
Insuffisances chroniques
Comment sortir Draa-Tafilalet de son sous-développement en valorisant mieux ses différents atouts précieux pour en faire un vecteur de richesse pour les populations locales. Telle est l’équation complexe à résoudre et à laquelle les différents intervenants ont tenté d’apporter des solutions.
La plus importante, qui représente un préalable incontournable, est le désenclavement aérien de cette zone du grand sud marocain. Celle-ci reçoit des touristes mais les flux, faute d’une offre conséquente en sièges d’avion, demeurent très en deçà de l’importance du potentiel disponible comme l’a montré une excellente étude présentée par l’ex-directeur de l’ONMT, Samir Kheldouni Sahraoui. Cette enquête a également pointé les insuffisances chroniques dans nombre de domaines sociaux comme l’enseignement, la formation et les soins médicaux. Président de la CNT, Hamid Bentahar s’est dit disposé à intervenir auprès des compagnies aériennes pour les convaincre à augmenter la fréquence des vols sur la destination.
La volonté du gouvernement de booster l’activité touristique à Draa-Tafilalet n’a jamais été forte et explicite. Preuve, le plan d’action d’un budget de 1,3 milliard de DH qui lui est consacré par la SMIT dont le directeur général a révélé à cette occasion les grandes lignes.
Pour sa part, Khalid Safir, directeur général de la CDG, acteur historique majeur dans le développement de l’industrie des voyages au Maroc, a exprimé clairement la volonté de la Caisse d’accompagner financièrement les projets visant la valorisation des atouts touristiques de la région. Selon Mohamed Benamour, un Livre blanc sera consacré à Draa Tafilalet qui servira de plate-forme a l’élaboration d’une feuille de route concrète et novatrice ou sera consigné toutes les propositions susceptibles de contribuer au décollage de la région.
Un décollage qui passe principalement par le tourisme, connu pour être un grand créateur de valeur et d’emplois. Mais toute stratégie de développement, pour ambitieuse qu’elle soit, ne peut réussir sans une gouvernance forte et un pilotage efficace.