Dans un message adressé, lundi 9 juin 2025, aux participants au Sommet « L’Afrique pour l’Océan » de Nice, co-présidé par SAR la Princesse Lalla Hasnaa, et le président français, Emmanuel Macron, le souverain a assuré que l’économie bleue n’était pas un luxe écologique, mais plutôt une nécessité stratégique.
«Si les mers et les océans africains sont riches, ils sont également vulnérables. Stratégiques, mais sous-optimisés. Prometteurs, mais encore peu protégés. Ce paradoxe nous oblige à passer d’une logique de potentialité à une logique d’appropriation », a indiqué le souverain, dans son message dont SAR la princesse Lalla Hasna a donné lecture. « Aquaculture durable, énergies renouvelables, offshore, industries portuaires, biotechnologies marines, tourisme littoral responsable…Tous ces secteurs ont un avenir à condition qu’ils soient structurés, interconnectés, pensés en chaîne de valeur et dotés d’investissements conséquents et de normes adaptées, » a ajouté le souverain, relevant au passage « que c’est tout le sens de la Stratégie nationale, voulue et déployée par le Maroc, en tant que moteur de croissance, d’inclusion sociale et de développement humain ». Le Roi Mohammed VI a rappelé à cet égard les projets structurants realisés par le Maroc qui ont, permis de redessiner le paysage portuaire national, à l’instar du grand port à conteneurs de Tanger Med et des futurs ports de Nador West-Med et de Dakhla Atlantique, qui s’appuieront sur un écosystème logistique et industriel de grande envergure. S’agissant de la coopération Sud-Sud très chère au souverain, renforcée par une intégration régionale autour des espaces océaniques, Il a souligné que l’effort doit être collectif, car le défi n’est pas seulement national, mais continental.

SAR la princesse Lalla Hasnaa et le président français Emmanuel Macron.
« Il ne suffit pas d’avoir un océan en partage. Encore faut-il le penser ensemble, le gérer ensemble et le défendre ensemble, » a affirmé le souverain, soulignant que « seule une approche africaine coordonnée est à même d’optimiser les chaînes de valeur maritimes, de sécuriser les routes commerciales et de capter une part plus équitable de la richesse océanique mondiale. » Ainsi, l’Afrique se doit d’être partie prenante dans la protection de la biodiversité marine, des ressources génétiques et des aires marines protégées, a-t-il poursuivi, tout en faisant remarquer qu’il appartient au continent africain de se doter de mécanismes de sécurité maritime adaptés à ses besoins et de parler désormais d’une seule voix sur la scène océanique mondiale.
Concernant l’effectivité maritime par les synergies atlantiques, le Roi Mohammed VI a relevé que la dynamique géopolitique en Afrique ne peut subir l’inertie de la géographie, ni les pesanteurs du passé, rappelant que la façade atlantique de l’Afrique était un axe particulièrement négligé, alors qu’elle représente un potentiel incommensurable de désenclavement, de transit et de projection pour le continent. « C’est dans cet esprit que nous avons lancé l’Initiative des États africains Atlantiques qui a vocation à faire de cette façade une zone de dialogue stratégique, de sécurité collective, de mobilité et d’intégration économique, dotée d’une gouvernance inédite collégiale, mobilisatrice et pragmatique, » a déclaré le souverain, affirmant que la Vision Royale d’une Afrique Atlantique valorisant cet océan n’implique pas seulement les pays du littoral, mais s’étend également aux pays frères du Sahel auxquels il incombe d’offrir un débouché maritime structurant et fiable. « C’est dans ce même esprit de solidarité et de prospérité partagée que nous avons également initié le projet de Gazoduc Africain Atlantique en tant que corridor d’interconnexion énergétique et vecteur de nouvelles opportunités géoéconomiques en Afrique de l’Ouest, » a rappelé SM le Roi Mohammed VI.