Selon Jean Pruvost, lexicologue, le vocabulaire français serait composé d’environ 500 mots d’origine arabe, voire plus, soit 350 de plus que les mots gaulois qui ne seraient que 150 ! Ci-dessous une liste non exhaustive de mots d’origine arabe commençant par la lettre I : Imam : امام, en arabe, littéralement « celui qui est devant ». Au commencement, c’est une personne qui dirige la prière « devant » les autres croyants. Donc une personne qui doit être au courant du Coran, des rites et de la pratique au quotidien de la religion. En Islam, il n’y pas de clergé comme chez les catholiques (le pape, le moteur tout en haut de la pyramide et ses multiples sous papes : évêques, archevêques, prêtres, curés, nones, pères, mères, frères, sœurs…). Le catholicisme a ainsi été structuré par les empereurs romains car il fallait une armée de papes et de sous papes pour fédérer l’empire et encadrer les Romains d’Europe, d’Afrique du Nord et mêmes des Britanniques, puisque les frontières de l’Empire romain s’étendaient de Volubilis au Maroc au mur d’Antonin en Ecosse, construit en 142 après Jésus Christ… Il y a eu même un célèbre berbère du Maghreb, né en 354 après Jésus Christ dans la province romaine d’Afrique et décédé en 430, qui a pénétré la papauté de Rome et fini avec le titre romain de Saint-Augustin !
Pour les sunnites, c’est plutôt aucun intermédiaire entre Dieu et le croyant. Comme disent les vieux sages des campagnes reculées du Maroc, campagnes pas encore polluées par les influenceurs des réseaux sociaux : « le jour du jugement dernier, chaque brebis sera suspendue par sa patte يوم القيامة كل نعجة تتعلق من كراعتها ». Hélas, chez les chiites, tenants d’une tradition cléricale, type catholique, de l’islam, l’imam est le guide spirituel et temporel de leur communauté. En Iran, il porte le titre de mollah ou d’ayatollah (signe d’Allah). En arabe Ayato Allah : آية الله, signifie « signe de Dieu » … C’est l’un des titres les plus élevés décernés à un membre du clergé chez les Perses d’Iran … Et comme si ça ne suffisait pas pour faire peur au petit peuple, parfois ils rajoutent à « Signe de Dieu », « âme de Dieu » ! Au total cela donne Ayato Allah Roho Allah (Ro7o avec un hash guttural, veut dire « âme » en arabe. Dans les autres communautés chiites, l’imam est le seul guide. Dans le cadre du sunnisme, on peut comparer la fonction d’imam à celle du pasteur ou du prédicateur protestant. En effet, l’imam ne fait pas partie d’une structure hiérarchique : il est désigné par la communauté elle-même et ne prétend à aucun lien privilégié avec Dieu. Il peut être licencié s’il n’accomplit pas sa mission. Lorsque des fidèles veulent prier ensemble, ils désignent un imam parmi eux pour diriger la prière. Le premier critère doit rester l’instruction et le dernier critère à prendre en compte est l’âge. Les imams officiant en France ne sont pas nommés par une communauté musulmane française, ni par l’Etat français. Sur 10 imams officiant en France, 7 sont étrangers (3 Marocains, 2 Algériens, 2 Turcs) tandis que les 3 restant sont pour l’essentiel des Français naturalisés, le plus souvent issus de la même communauté d’origine que celle de la mosquée à laquelle ils sont rattachés. (À suivre)
