Autrefois, les gens demandaient l’asile politique, en raison de l’absence de liberté de pensée et d’expression dans leurs pays d’origine…. La guerre froide faisait rage et les pays dits Non-alignés avaient, en fait, choisi, qui le camp de « la liberté », qui celui de « l’anti-impérialisme »… Pour les peuples, la misère intellectuelle s’accompagnait d’une misère matérielle… Les grandes puissances menaient leurs guerres par procuration et les victimes étaient toujours les mêmes, les populations des pays pauvres… Point positif cependant, les progrès réalisés par les États du Nord avaient engendré un boom économique sans précédent et les cohortes des chômeurs du Sud pouvaient aisément rejoindre les usines occidentales pour y travailler les matières premières dont les multinationales avaient dépouillé leurs pays d’origine… Une main-d’œuvre abondante et corvéable à merci à défaut d’être qualifiée… Mais on ne lui en demandait pas plus !
Belle époque que celle-là, en définitive où il n’était nul besoin de risquer sa vie pour voir du pays et réaliser ses rêves d’aventures… Et surtout pour fuir la répression des régimes au pouvoir dans les États de la glorieuse « Oumma » arabo-islamique… Dans lesquels les coups d’État se succédaient et où les armées, sorties de leurs casernes, s’étaient emparées du pouvoir politique et de la manne économique… Des dictatures, qui n’avaient rien d’éclairées, et qui allaient sévir, de longues années durant, terrorisant leurs peuples et justifiant terreur et privation de libertés par la menace israélienne omniprésente et la présence en interne de « khawanas » au service de l’étranger !
Puis vint le temps des réfugiés climatiques chassés par la famine et ravagés par le chômage… Ce fut la deuxième vague d’immigration… Celle des misérables… Dont le « hrig » constituait, après l’exode rural, le dernier recours… Une entreprise autrement plus périlleuse, les États nantis s’étant repliés sur eux-mêmes avec une croissance désormais en berne et une montée en puissance des nationalismes… Avec des milliers de migrants qui trouvent la mort en Méditerranée, devenue un cimetière marin à ciel ouvert sans pour autant que cela n’émeuve outre mesure les bonnes consciences, en dehors d’une poignée de militants associatifs…
Aujourd’hui, on assiste à un phénomène d’une autre nature mais tout aussi inquiétant… Celui de l’accélération de la fuite des cerveaux… Des jeunes bardés de diplômes qui rêvent simplement de vivre leur vie comme ils l’entendent, sans autres obligations que celles de se conformer aux lois démocratiques en vigueur… C’est la troisième vague, celle des cadres, informaticiens, médecins ou ingénieurs, victimes d’un mal-vivre oppressant qui affecte de plus en plus nos jeunes… La vague des réfugiés sociétaux… Le rêve des fondamentalistes qui pourront enfin instaurer leurs lois archaïques sur des pays qui, à ce rythme, risquent un jour de se voir vider de toute opposition laïque !
