En 2003, le français Stérin s’associe avec l’entrepreneur belge Deneef, créateur de « Weekendesk », pour lancer le concept de coffret cadeau en France, sous franchise du Belge. Quatre ans plus tard, le français bouffe son franchiseur belge et le rebaptise « SmartBox » en 2007. Cinq ans plus tard, il vire 90 salariés en France, se redéploie à Dublin, supprime 5 boutiques et se concentre sur Internet. En 2014, il a vendu près de 5 millions de coffrets cadeaux en Europe. Avec une rentabilité nette de 5 à 10 %, son modèle économique repose sur la négociation de rabais importants auprès des hôteliers et restaurateurs (entre 25 et 30 %) d’une part et sur la génération d’un fonds de roulement négatif : les prestations sont payées par le client final au moment de l’achat de la SmartBox, tandis que le prestataire, lui, n’est payé qu’au moment où la SmartBox est utilisée. Les sommes d’argent peuvent ainsi générer des intérêts de placement pendant plusieurs mois. La SmartBox non utilisée représente un gain quasi net pour l’entreprise. Au moins 5 à 10 % des SmartBox sont inutilisées, soit un taux de non-utilisation dix fois plus important que celui des chèques restaurants. L’association UFC—Que choisir met en garde les consommateurs.
De son côté, l’INC (Institut national de la consommation) regrette la protection incomplète des acheteurs de coffrets cadeaux. Que fait Stérin de tous ces milliards d’Euros ? Quand les CONSommateurs offrent une smart box à Noël à un membre de leur famille, par exemple un week-end dans un bel hôtel dans une belle région très touristique, c’est en fait l’hôtelier ou le restaurateur qui enrichit Stérin qui se met dans la poche entre le quart et le tiers du coût du week-end, des mois à l’avance ! Stérin restituera seulement entre 70 et 75% de la somme encaissée plusieurs mois plus tard, lorsque le week-end aura été consommé. Si le week-end n’est pas consommé, Stérin encaisse tout.
Pour s’enrichir encore plus, Stérin a basé sa SmartBox en Irlande à Dublin pour ne payer que 12.5% d’IS (impôt sur les sociétés), car il n’est pas patriote et trouve que la France est trop gourmande avec un taux d’IS double de celui de l’Irlande (25%). Pour aggraver son manque de patriotisme, Stérin a choisi le statut d’exilé fiscal en Belgique pour payer moins d’IR (impôt sur les revenus) au détriment du confort de son épouse qui regrette la qualité du pain de son boulanger français (selon l’enquête de France Télévision auprès de ses nouveaux voisins belges).
Depuis cette enquête de France Télévision, Stérin est très en colère contre le service d’audiovisuel public. Puisque Stérin ne paye pas ses impôts en France, que fait-il alors du magot ainsi prélevé aux hôteliers et restaurateurs français ? Stérin est né en 1974 à Évreux d’un père expert-comptable et d’une mère travaillant dans une banque, il a été élève dans un lycée en section économique. Après des études à la Sorbonne, il rentre à l’EM Lyon Business School et en sort diplômé en 1998. Lors de ses études, il milite à L’UNI (Union nationale interuniversitaire), une organisation étudiante de droite fondée en 1969, en réaction aux événements de mai 1968. L’UNI est associée à l’extrême droite. w (À suivre)
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