Ministre de l’Équipement et de l’Eau et leader de l’Istiqlal, Nizar Baraka a reçu une équipe du Canard pour commenter à sa façon le silence de son parti au sujet de l’inflation et ses ravages…
D’habitude, vous êtes prompt à voler au secours des classes défavorisées et je vous rappelle dans ce sens votre plaidoyer en 2018 auprès de l’ex-Premier ministre PJD Saadeddine El Othmani pour élaborer une loi de finances rectificative afin d’améliorer le pouvoir d’achat des Marocains…
Je me souviens de cette proposition effectivement, je l’avais faite à l’ex-Premier ministre. Mais à l’époque l’Istiqlal était dans l’opposition. La donne a changé puisque le parti que je dirige est revenu depuis au pouvoir. Mission accomplie.
Mission accomplie ?
Mon appel à une loi de finance rectificative et mon souci du petit peuple aux prises avec un quotidien difficile correspondent à un discours conjoncturel d’opposant qui cherche par tous les moyens à retourner au gouvernement.
Ce discours est donc devenu caduc ?
Je ne dirais pas cela, je dirais plutôt que ce discours populiste n’a plus aucun sens aujourd’hui, car inadapté à notre nouveau statut de composante essentielle de la majorité. Il appartient aux autres partis de l’opposition, qui n’ont pas eu le privilège d’aller à la soupe avec Aziz Akhannouch, de prendre le relais en faisant semblant de défendre le peuple des démunis.
Le PPS de Nabil Benabdallah joue bien ce rôle aujourd’hui puisqu’il nous a mouchés sur le dossier brûlant de l’inflation et de la hausse vertigineuse des prix de la tomate et des oignons.
Mais vous êtes concerné par ce phénomène en tant que ministre chargé de l’Eau surtout que la tomate c’est de l’eau que l’on exporte…
La culture de la tomate, sa consommation excessive de flotte ce n’est pas mes oignons. C’est le problème du ministre de l’Agriculture supposé proposer des solutions agricoles alternatives économes en eau. Quant à moi, je ne suis concerné en tant que ministre par la question de l’eau que sous l’angle des barrages et des usines de dessalement d’eau de mer.
Autrement dit, l’eau en tant que marchés publics et appels d’offres…
Absolument. Je ne me laisserai pas submerger par la polémique sur l’eau pour faire de la tomate ou de l’avocat. Pour moi, c’est un sujet casse-couilles qui ne doit pas me détourner du business noble des barrages et stations de dessalement de l’eau de mer.
Comment se porte la majorité face à cette grogne sociale qui monte en raison de la vie chère ?
Comme une orange pressée…