La Chambre criminelle chargée des crimes financiers près la Cour d’appel de Fès a condamné mardi 21 juin à un an de prison ferme et à une amende de 20.000 DH Abderrafie Zouiten en sa qualité de président de la Fondation esprit de Fès. La même peine a été prononcée à l’encontre de son prédécesseur Faouzi Skali ainsi qu’à d’anciens dirigeants de cette institution qui organise chaque année le festival des musiques sacrées du monde. Les dénommés Abdellah Al Zaher et Mounia Asmouni en ont pris, quant à eux, pour 10 mois ferme et une amende de 2.000 DH chacun pour faux en écritures alors que 8 autres prévenus poursuivis dans le même dossier ont été acquittés. Cette affaire, qui dégage les relents d’un règlement de comptes, avait éclaté, du temps où M. Zouiten était directeur général de l’ONMT, lorsque d’anciens membres de la Fondation dont Hassan Slighoua ont porté plainte devant la justice. Membre du parti de l’Istiqlal, ce dernier se serait vengé de M. Zouiten pour avoir refusé de répondre à ses demandes liées au financement de ses activités politiques.
Abderrafie Zouiten s’était vu reprocher l’affrètement d’un jet privé Milan-Fès pour un montant de 48.000 euros ( 530.000 DH) organisé pour faire venir au Maroc une invitée de marque à l’édition 2015 du festival des musiques sacrées : la violoniste Anne Gravoin qui n’est autre que la femme de Manuel Valls. A l’époque, l’affaire avait été étouffée pour éviter à Manuel Valls, Premier ministre au moment des faits, une mauvaise publicité supplémentaire puisqu’il était déjà aux prises avec un incendie politique provoqué par son voyage en famille en Falcon gouvernemental à Berlin pour assister en plein congrès du PS (en juin 2015) à la finale de la Ligue des champions entre le FC Barcelone et la Juventus Turin. C’est pour protéger l’ex-Premier ministre français que M. Zouiten, ancien grand cadre de la RAM, a endossé la responsabilité de ce voyage que ses adversaires ont retourné contre lui.
Pour le mettre en difficulté et porter atteinte à son image d’homme compétent et propre sur soi et à celle de Faouzi Sqali, un féru de spiritualité, réputé ne pas manger de ce pain-là. Mais les deux responsables du festival de musique-phare de Fès, qui ont bon espoir qu’ils seront blanchis en appel, sont censés connaître la chanson.